Luniterre Luniterre 1er août 2022 16:59

Selon l’art de la guerre on vient donc de voir que l’auteur semble ne pas vraiment vouloir connaître son adversaire, à moins qu’il ne s’agisse d’une tactique de dissimulation, afin d’attirer à son camp banco-centraliste ceux qui normalement ont pourtant leur intérêt dans le camp adverse… Mais il ne semble pas non plus se connaître lui-même vraiment, eut égard aux contradictions internes de son propos. En effet, pour tenter de nous démontrer l’innocuité, pour les Etats, de leur dépendance à la dette banco-centralisée il nous dit :« Or, le créancier est la Fed sur le Trésor US qui lui est endetté vis-à-vis de la Fed, mais tous deux représentent l’État américain. »

Voyons maintenant ce que cela donne, si on applique cette formule à la France : « Or, le créancier est la BCE sur le Trésor Français qui lui est endetté vis-à-vis de la BCE, mais tous deux représentent l’État Français… ! »

Ce qui « cloche » manifestement, dans le tour de bonneteau de l’auteur, c’est qu’il « oublie », et donc délibérément, vu son statut, de nous rappeler que les Banques Centrales, en Occident surtout, ont depuis longtemps un statut d’indépendance totale vis-à-vis des Etats, et qu’elles n’ont donc aucun engagement vis-à-vis de quelque forme de démocratie que ce soit, n’étant pas, par définition, issues du suffrage populaire.

Donc, NON, une dette à l’égard d’une Banque Centrale, que ce soit la Fed ou la BCE, ce n’est pas, pour l’Etat, une « dette à l’égard de soi-même » et qui ne conditionnerait donc pas les choix de gestion du dit Etat.

La dette publique est bien un facteur essentiel qui conditionne les choix de politiques publiques aux choix de politique monétaire des Banques Centrales, et donc, fondamentalement, un déni de démocratie ! Et en France comme aux USA ou ailleurs !

Luniterre


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