
Votre réflexion semble considérer que l’antisémitisme est le seul exemple qui mérite d’illustrer la cruauté.
Ça rétrécit par trop ce vaste sujet, puisque ça le borne encore une fois aux juifs, ce qui est dommage.
Je reprends un passage en vous proposant une version de la cruauté humaine beaucoup moins identifiable, et dont l’irréversibilité est loin d’être immédiate (ça s’appelle des morts lentes par manque de soins, d’hygiène et/ou de confort socioprofessionnel, ou bien des morts jeunes, pour les mêmes raisons) :
L’astuce des NÉOLIBÉRAUX a été de diluer cette possibilité de se prononcer SUR L’IMPLANTATION DES CHAÎNES DE PRODUCTION À L’ÉTRANGER (par exemple INCITER toute une POPULATION À ACHETER LES PRODUITS maintenus AUX PRIX LES PLUS BAS GRÂCE À DES COÛTS MOINDRES).
« Le moment possible de notre refus est forcément bien antérieur à tout acte irréversible : il se situe au niveau des principes et des discours. »
Vous venez de le dire : le moment où l’on s’aperçoit que la différence entre importer des esclaves pour produire à moindre coût chez nous, ou importer des marchandises produites à moindre coût par des esclaves en leur pays - est si invisibilisée, qu’il est forcément DANS les discours, voire DANS les grands principes mensongers (« ceux-là vivent mieux, puisque nous leur apportons du travail »... Quid des usines qui s’effondrent sur les couturières, des enfants qui travaillent à la chaîne, des ouvrières maltraitées, des morts lentes, des morts jeunes ?
Et pourtant, vous paraissiez comprendre que cette cruauté « »est nécessaire aux castes « supérieures », dominantes, de toutes les sociétés", pour vous citer.
Impulsés par la cruauté, les holocaustes prennent toutes les formes depuis toujours, et les crimes débouchant sur des morts immédiates n’en sont que les parties les plus évidentes.
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