(---.---.3.170) 4 septembre 2005 13:19

Il est clair, Didier, que vos questions sont les premières à se poser mais, cette fois, je peux y apporter des réponses catégoriques, car cela fait maintenant bien des années que les scientifiques se les posent !

C’est en 1966 qu’a eu lieu le premier forage en Antarctique, et c’est dans les années 70 que les premières modélisations informatiques ont commencé. Dans les années 80, de nombreux programmes internationaux sont lancés (WCRP - programme de recherche mondial sur le climat, CLIMAP - étude de climats du passé, PCMDI - comparaison des modèles climatiques, ...). Pour y voir plus clair, c’est en 1987 que le GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, IPCC en anglais) voit le jour, dans le but de fournir des synthèses régulières de l’impact de l’homme sur le climat. En France, c’est en 92 que le gouvernement crée la Mission Interministérielle de l’Effet de Serre ! Cela fait maintenant déjà quelques années (Rio - 92, Kyoto - 97, Johannesburg - 2002) que les gouvernements du monde entier essayent de prendre des mesures, et il y a donc peu de chance que cela repose sur du vide.

Si je peux me permettre, je vais de nouveau citer le dossier (chapitre Faisons le point !)

Texte de Dominique Dron, Présidente [en 2003] de la Mission interministérielle de l’effet de serre.

"Plusieurs milliers de chercheurs du monde entier ont depuis 1988 confronté leurs résultats et fait converger leurs modèles dans le cadre du Groupement Intergouvernemental d’Etudes sur le Climat (GIEC). Les résumés pour décideurs de leurs trois rapports successifs ont été approuvés ligne à ligne par tous les Etats, y compris Etats-Unis et pays de l’OPEP. L’Académie des Sciences américaine en a confirmé en 2002 les résultats et l’administration fédérale a dû en prendre acte*. La controverse sur la réalité du dérèglement climatique en cours que semblent encore porter quelques voix isolées, mais persistantes, semble donc close pour l’essentiel. Qu’en est-il donc aujourd’hui de notre compréhension du phénomène de l’effet de serre, et quelles en sont les conséquences pour les démarches territoriales ?
...
Selon les travaux du GIEC, la température moyenne du globe pourrait s’élever d’ici 2100 de 1,4°C (le mieux qui puisse se produire) à 5,8°C. La moitié de cet écart vient des incertitudes sur les fonctionnements biophysiques eux-mêmes, l’autre moitié dépend des politiques que nous mettrons en œuvre. 4 à 6°C de plus en moyenne sur le globe, soit 6 à 8°C de plus en moyenne sur les continents, ce serait l’équivalent du passage d’une période glaciaire à une interglaciaire en 100 ans au lieu de 10 à 20 000 ans, ce qui donne une idée de la violence du choc pour les écosystèmes, notamment végétaux, et pour les sociétés humaines."

TM.

* : le 7 juin 2005, les académies des sciences des pays du G8 (l’Allemagne - Deutsche Akademie der Naturforscher Leopoldina, le Canada - Royal Society of Canada, les États-Unis d’Amérique - National Academy of Sciences, la France - Académie des sciences, l’Italie - Accademia dei Lincei, le Japon - Science Council of Japan, le Royaume-Uni - Royal Society, la Russie - Russian Academy of Sciences) et celles des trois plus gros pays en voie de développement consommateurs de pétrole (la Chine - Chinese Academy of Sciences, l’Inde - Indian National Science Academy, le Brésil - Academia Brasileira de Ciencias) ont signé une déclaration commune à Londres, affirmant que le doute entretenu par certains à l’endroit des changements climatiques ne justifie plus l’inaction et qu’au contraire, il faut « enclencher immédiatement » un plan d’action planétaire pour conjurer cette menace globale. Lire la déclaration commune des Académies des sciences sur la réponse globale au changement climatique.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe