(---.---.1.217) 4 septembre 2005 18:07

Bonjour Colza.

Malheureusement, le problème n’est pas simple, et attendre de l’aide des scientifiques est illusoire.

En effet, non seulement ce ne sont pas eux qui gouvernent - et on peut remarquer l’effet de la déclaration commune des 11 plus grandes académies des sciences sur l’évolution de notre politique - mais, en plus, il n’y a pas de solutions techniques !

Je m’explique. La première chose à savoir, c’est que les gaz à effet de serre sont intrinsèquement lié à nos sociétés de consommation (pour des détails, merci de lire le dossier). Autrement dit, à chaque fois qu’il y a une croissance quelque part - et je rappelle que tous les pays cherchent la croissance - il y a une augmentation de nos rejets, que cela vienne de l’utilisation de l’énergie fossile (charbon, pétrole, ...) ou de notre façon de nous alimenter (les engrais ou les élevages intensifs ne dégagent pas de CO2 mais d’autres gaz à effet de serre).

Il y a peu, nous pouvions estimer que nous étions 1,2 milliard d’occidentaux consommateurs-pollueurs. Mais, avec l’émergence (et le mot est faible !) de pays comme la Chine, l’Inde, voir le Brésil, nous allons multiplier par 3 ces consommateurs-pollueurs. Or, les gaz à effet de serre ont une inertie conséquente. Par exemple, le dioxine de carbone (CO2) met au moins 100 ans avant d’être « digéré » par notre biosphère !

Il faut donc bien comprendre que, même si nous arrêtions tous rejets immédiatement, la température continuera à s’élever pendant tout le siècle à venir, et c’est pourquoi le scientifique russe, que j’ai cité dans mon commentaire précédent, estime que la fonte du pergélisol est irréversible. Du coup, nous ne sommes même pas sûr que nous pourrons éviter l’emballement du système...

Évidemment, on va me rétorquer que l’on peut rouler avec autre chose que du pétrole (et les avions ?), que d’ici une trentaine d’année nous aurons des piles à combustible (mais comment fabrique-t-on l’hydrogène ?), et des centrales nucléaires à fusion (plutôt prévues pour la fin du siècle). Malheureusement, le rapport intitulé « relever le défi du climat », rendu public à Londres en janvier 2005 par un groupe de scientifiques de 9 pays, estime qu’un accroissement de plus de 2° C de la température moyenne mondiale (par rapport à l’ère pré-industrielle, soit 1750) rend l’arrêt du dérèglement climatique impossible. Pour eux, la Terre aura atteint ce point de non-retour lorsque son atmosphère contiendra 400 parties de CO2 par millions (ppm). Aujourd’hui, elle en contient déjà 379 ppm, un niveau augmentant de 2 ppm chaque année, souligne l’étude.

Je pense donc, pour ma part, que notre salut ne viendra ni des scientifiques, ni des politiques, mais de nous même.

Cordialement,

Thierry Meyer, alias TM.


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