Dorinel et moi # 004

Je suis sous mon abri de jardin, au fond de ma vigne, et Dorinel est à cinq mètres de moi. Il surveille mon champ à travers la grille du jardin. Il y a déjà été plus tôt ce matin et m’a ramené un gros mulot, la tête séparée du corps, et l’a laissé sur le pas de ma porte.
C’est Foki qui en a profité. Venu plus tôt que de coutume : Il l’a mangé, ne laissant que la tête, puis il est rentré et a demandé un peu de lait pour faire passer.
Au lieu d’aller dans la vigne avec seulement mon café en main, j’ai pris aussi mon téléphone et mon ordi pour vous envoyer éventuellement une photo de Dorinel « au naturel » comme les maquereaux en boîte de mon enfance, en France.
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Sur la photo, le vieil homme, c’est moi, et le chat, c’est Dorinel.
Dorinel n’est plus un jeune chat. Il doit avoir près de dix ans, et ca se voit. Il peut encore sauter le grillage comme le fait Foki avec désinvolture, mais il s’économise. Sinon, c’est un beau chat tacheté noir et blanc, curieux et (excessivement) familier.
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Ce n’est pas non plus un chat exceptionnel, mais c’est (je le crois) mon ami. Il aime son confort, comme tous les chats, mais je vois bien qu’il préfère être sur mes genoux que sur ceux de n’importe qui, et je sens qu’il a en moi une immense confiance. Un chat est toujours aux aguets, mais près de moi il ne sursaute même plus quand un voisin passe avec sa bicyclette dans la ruelle. Et puis je vois que tous les matins il m’attend. Si la porte est ouverte il vient me réveiller, pour que j’aille avec lui prendre mon café dans la paix du matin.