ExSam 10 juillet 2007 19:10

En simplifiant, on peut dire que nos dirigeants nous balladent à l’aide de mythes basse intensité.

La mode semble être bien installée aux USA, comme nous le raconte le Diplo :

...Dès son entrée à la Maison Blanche en 2001, M. Bush avait fait connaître son cabinet à la presse en déclarant : « Chaque personne a sa propre histoire qui est unique, toutes ces histoires racontent ce que l’Amérique peut et doit être. » Et plus tard (en présentant M. Colin Powell comme secrétaire d’Etat) : « A great American story... » Ou encore, à propos du ministre des transports : « I love his story... » Puis il avait conclu en disant : « Nous avons tous une place dans une longue histoire, une histoire que nous prolongeons mais dont nous ne verrons pas la fin. Cette histoire continue [This story goes on...]. » Dans cette allocution qui n’avait duré que quelques minutes, M. Bush avait utilisé le mot story pas moins de dix fois ! En février 2006, lors d’une visite éclair en Afghanistan, accompagné du président Hamid Karzaï, il se prêta volontiers aux questions des journalistes. En quelques minutes, il reprit mot pour mot la même formule à deux reprises : « Nous aimons les histoires, et attendons des histoires de jeunes filles qui vont à l’école en Afghanistan. »

La fréquence d’apparition du mot story dans les discours de M. Bush ne doit rien au hasard. Elle révèle l’influence des consultants en management qui l’entourent (il est le premier président américain à avoir été formé dans une business school, une grande école commerciale). Apparu au milieu des années 1980 aux Etats-Unis, le storytelling management, une nouvelle école de direction d’entreprise, a connu depuis 2001 un succès croissant dans des firmes comme Disney, McDonald’s, Coca-Cola, Adobe, IBM, Microsoft...

La suite :

http://www.monde-diplomatique.fr/2006/11/SALMON/14124


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