
Bonjour,
Plus le réalisme augmente, plus la proximité s’affiche, plus le narcissisme devient fébrile. A mon avis, c’est aussi l’un des enjeux importants de la pratique du réseau internet : les distances se modifient, la création et la reconnaissance qui lui était attachée se séparent.
Le regard des couches supérieures de la société sur la presse populaire est méprisant parce que les catégories sociales aisées et cultivées sont dans le mythe d’une fusion entre l’imaginaire et l’individualité. La personnalité s’affirme par une pensée individuelle, c’est ce que les scientifiques ont imposé contre le dogme religieux. Puis les Lumières du XVIIIème siècle en ont fait une idéologie au bénéfice des auteurs, sanctifiés comme propriétaires de leurs créations intellectuelles.
Tout cela pourrait bien être durement secoué. L’imaginaire est collectif, assimilé par les individus, et canalisé par des règles sociales et marchandes. Nous voyons aujourd’hui une course à la reconnaissance qui produit beaucoup d’encombrement (il n’y a jamais eu autant de livres édités, en plus des blogs...) pour un modèle passé, pas loin de l’effondrement. La reconnaissance ne peut être multipliée, elle est rare par nature. L’imaginaire n’appartient pas aux individus, la création non plus. Fin d’un mythe.
Puis-je m’amuser à travestir un paragraphe de ton excellent article, Philippakos ?
Il est intéressant d’étudier l’attitude d’une star (créateur) soudain démunie de ses pouvoirs. L’identification acquise, mais la projection du public disparue. On les reconnait dans la rue, mais sans aucune référence à leur présent. Les auras envolées, il ne reste plus qu’une enveloppe familière dénuée de sens. Beaucoup de footballeurs (d’intellectuels) célèbres tournent mal (toxicomanie, dépression)... En règle général, la star supporte mal son déclin. Le public la remplace immédiatement et ne fait que précipiter la dégringolade.
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