Bourricot Bourricot 2 novembre 2007 12:28

A a voir lu les grandes lignes du rapport Balladur, rien ne ressort de franchement révolutionnaire. C’est la mise en place de petits outils dont leur application laisse à interprétation.

Aujourd’hui déjà, la France a un des régimes les plus présidentialistes. Avec la réforme constitutionelle qui consiste à pouvoir laisser le président se présenter devant l’AN, le pays atteint le deuxième rang des pays les plus présidentialistes derrière le Vénézuela.

Qu’est ce qu’une démocratie bien équilibrée : c’est la séparation nette des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Qu’on favorise l’exécutif pour permettre plus faccilement la décision certes. Mais aujourd’hui, il y a collusion des pouvoirs. C’est là où ca devient dangereux. Si l’on souhaitait rendre l’AN véritable organe de contrôle de l’exécutif, il faudrait mettre fin au régime des partis, tradition longtemps dénoncée comme frein à la transparence et à la liberté. En effet, aujourd’hui la loi du vote est dictée par le parti donc par son chef. Combien de députés UMP osent aller à l’encontre de Sarkozy ? Et s’ils l’osent, ils savent bien que le soutien du parti lui sera retiré d’une manière ou d’une autre.

En matière de pouvoir judiciaire, on voit encore actuellement la terrible collusion avec l’exécutif. Le Gouvernement décide seul de l’organisation de la justice. Le Conseil de la Magistrature malgré ses avis ne détient aucun pouvoir. C’est terrible. Plus aucun pouvoir n’est délégué à d’autres instances que le Gouvernement. Et le Gouvernement c’est le Président.

Le Gouvernement fait les lois et les apllique. Il nomme et vire les hauts fonctionnaires des services de l’état déconcentrés, de la justice, des médias. Qu’attend on pour mettre fin à cette absurdité. La seule arme dont dispose le peuple pour en décider autrement est le vote aux présidentielles. Et ce vote n’a lieu que tous les cinq ans. La représentation syndicale est niée, acculée. De même, elle ne joue qu’avec la seule arme dont elle dispose, la grève. Tout ces facteurs amènent à des situations d’absurdité. Un peu plus de décentralisation, un peu plus de délégation de pouvoir, rendre l’AN maître de son ordre du jour, rendre enfin la justice indépendante, couper les ponts avec les médias. Voilà quelques éléments qui pousseraient à croire en notre démocratie.


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