plume 12 février 2008 15:21

Tout ce que peut dire la science sur le statut humain ou pas de l’embryon, c’est qu’un être humain est défini pas son ADN et son patrimoine génétique. Donc dès la première cellule. Le reste est affaire de politique.

"L’avortement, un progrès social indéniable"

 ??? Pouvez-vous le prouver ?

En réalité, il est de plus en plus difficile de cacher la vérité sur le coût humain de l’avortement, notamment concernant les effets secondaires sur les femmes qui le subisse. En effet, nous continuons à vivre sur des contre-vérités de 30 ans... Rappelez-vous Simone Veil en 1975 à la tribune de l’Assemblée : "nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui, chaque année mutilent les femmes de ce pays".

C’est ce chiffre de 300 000 avortements clandestins qui a "fait passer" la loi.

Or  le chiffre de 300 000 avortements clandestins en 1975 est faux, et provoque un raisonnement faussé sur les 220 000 avortements annuels officiellement comptabilisés dans la France de 2007. Explication.

1) L’INED avait estimé l’avortement clandestin en 1974 à partir d’un calcul faussé :

- Partant du dernier nombre de décès maternels connus attribués à l’avortement (56 en 1963) et estimés à 1 pour 1000 des avortements (l’asepsie et l’antibiothérapie avaient déjà fait d’énormes progrès), l’INED avait, en 1974 abouti au chiffre de 56 000, mais n’avait pas osé publier cette estimation face au million d’avortements clandestins avancé par les promoteurs de la dépénalisation.

- L’INED avait ensuite décidé d’appliquer ce taux de 1 pour 1000 à l’ensemble des décès d’origine obstétricale, aboutissant à 400 000 accidents de grossesse dont il avait retranché 150 000 fausses-couches spontanées (chiffre connu). D’où le chiffre de 250 000 officiellement produit, que Madame Veil et les médias ont vite arrondi à 300 000.

- Ce tour de passe-passe énorme est effectué comme si les 850 000 naissances de l’époque n’avaient eu aucune conséquence en termes de mortalité maternelle, entièrement attribué à l’avortement (volontaire ou spontané).

2) En 1987, l’INED a commencé une timide rectification en estimant « un taux de 10 avortements pour 100 naissances semble un minimum incompressible ». Cela ferait 85 000 avortements par an en 1975… Il est difficile de dépasser une évaluation de 100 000 avortements clandestins.

3) Aujourd’hui il y a 220 000 IVG répertoriées pour 800 000 naissances (sans compter les avortements précoces par « contragestion »). Ce chiffre est en forte hausse (+3,6% entre 2003 et 2004, dernières données connues).

La citation de Madame Veil renvoie à la préhistoire militante, et conduit à fausser, étouffer voire interdire le débat puisqu’elle fait croire que la dépénalisation a fait baisser le nombre d’avortements, tout en limitant le nombre de morts maternelles (c’est votre fameuse "efficacité de santé publique" ?). En réalité – et c’est logique – la dépénalisation a accru le recours à l’avortement, devenu légal.

Le rétablissement de la vérité statistique ne devrait-il pas servir de préalable à tout débat enfin sérieux sur les causes et les conséquences de l’avortement dans notre pays, et son mode de prévention aujourd’hui en échec ?


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