Babalas 20 février 2008 13:47

Je peux assez bien souscrire à ce point de vue, même si je considèrerai qu’un système de phonème fait pencher la balance en sa faveur, car je pense que les fonctions grammaticales, quelques soient leur place, sont identifiable par n’importe quel cerveau... la logique est étrangère aux sons. Or la phonologie de l’esperanto peut permettre (dans une mesure que vous pourrez volontiers limiter) de deviner des sens, par analogies aux langues indo-européennes (de l’ouest)... Mais ce point de vue n’est je pense pas le coeur de ce qui nous oppose...

Vous developpez une compréhension des langues qui me semble réveler une approche "mathématique", ou "grammarienne" (les mots ne conviennent sans doute pas parfaitement à ce que j’exprime) : je veux dire que vous privilégiez le respect d’un corpus de codes, de règles, qui feraient que l’on connaitrait une langue, ou pas. Notamment, cela semble se refléter dans ces remontrances sur mon écrit... Blasphème, des fautes d’orthographe ! smiley Mais surtout, c’est sur la dimension codifiée, standard, d’une langue que l’écrit porte à se concentrer, et donc à ses schémas logiques internes.

La langue est pour moi d’abord orale, comme je l’ai déjà dit. Oral chronologiquement, d’abord, puisque l’on a parlé bien avant d’écrire. Oral aussi dans sa nature, puisque la transcription découle du son. Or je conteste le droit à un système social d’imposer trop strictement les conventions de la transcription : dans toutes les métropoles pauvres et cosmopolites, de même que dans nos banlieues, les langues sont d’abord orales, et cela se transcrit par des mélanges, une valeur sociale très positives des capacités à jouer ou jongler avec les langues, les mots, les sons, ou leur sens !

Dans ce contexte, le standard est souvent délaissé (c’est problématique en terme d’insertion scolaire et professionnel) au profit d’une capacité largement développée à comprendre le sens par delà la forme, et par là-même à ne même plus percevoir la frontière entre langues voisines. Et surtout à une tendance à transformer les langues, qui n’en sont pas pour autant dénaturée, mais largement enrichi, et qui tendent alors à converger les unes vers les autres.

Cette situation n’est pas si rare en Europe (on trouve dans nos banlieues des linguos mélangeant Francais, Arabe, Lingala, Djollof, au gré des particularismes locaux. Encore un effort dans la libération de la créativité du discours et de la langue, et on ressemblera vraiment à la majorité de la planète. J’appelle ce type d’évolution de mes voeux, bien plus que n’importe quel Interlang.

Et pour reprendre la fin de votre dernier commentaire : l’Esperanto, c’est une meilleure chance pour quoi faire, exactement ?


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