JONAS JONAS 22 septembre 2008 22:54

Bonsoir Olivier et à tout le monde,

ANTITALL, merci pour vos observations, mais ne vous inquiétez pas j’ai l’habitude avec Krolik, j’ai annoncé la couleur, je savais qu’il n’allait pas résister et hésiter à me contredire. Pendant un mois, nous nous sommes battus en duel verbal sur NaturaVox. Acculé, n’ayant plus de portes de sorties, il en est arrivé à dire que finalement dans le temps, les centrales électronucléaires faisaient et font moins de victime que les thermiques aux charbons, en prenant en compte bien sûr les mineurs victimes de leur travail. Argument d’un de mes amis, sous directeur d’un site de production électronucléaire.

Je ne suis qu’un ancien officier pompier à la retraite, spécialiste NBC, qui à encore quelques amis dans les CMIR (Cellules Mobiles d’Intervention Radioactives).

Ce que dit Olivier est parfaitement exact, lors de la fuite de Tchernobyl, les sondes atmosphériques de radioactivités dans les CSP (Centres de Secours Principaux), déclenchaient les sirènes des casernes, nous avons été obligés de rehausser les seuils d’alertes. Mais, l’obligation de réserve, ne nous a permis que de prévenir nos familles et nos proches, sinon adieu avancement et bonjour les ennuis… !

Il en est peut-être de même pour Krolik, qui préfère se faire valoir auprès de ses employeurs que d’avoir des ennuis.

Je m’inscris en faux contre tous les arguments qu’il présente :

Le temps qui s’est écoulé entre la fuite et l’information, étant de plusieurs heures officiellement et peut-être de plusieurs jours officieusement, ne permet pas de dire la nature exacte des radios isotopes rejettés. Il peut donc s’agir d’un rejet de circuit primaire, les cuves de rétention de la centrale étant pleines, on n’a été obligé de vider en catastrophe et sans traitement.

Je cite Krolik : " Notre ami Jonas délire complètement avec la fusion de deux aiguilles, de la fuite, de la pression (s’il y a fuite il y baisse de la pression, petit détail.. Et de toutes les façons les pompes d’injection de refroidissement ont la capacité.. Enfin ce joyeux mélange des genres par Jonas est complètement "nul", une simple association de mots destinée à faire peur ".

Il nous dit avec points de suspensions : " Et de toutes les façons les pompes d’injection de refroidissement ont la capacité.. " ? ? ?

Injecter de l’eau à une pression de 65 bars ou Kg cm2, mais qui peut atteindre les 180 bars ?!

De toute manière injecter de l’eau froide dans un circuit de vapeur, dans les centrales REP actuelles où la pression dans le générateur est voisine de 60 bars, et la température de la vapeur 275 °C, provoquerai instantanément des contraintes telles que c’est la rupture des soudures, voire le coup de guillotine pour les tuyaux déjà vétustes. Ce type d’opération ne se fait que sous forme de perfusion dont le débit est déterminé par la chute de la température. C’est une procédure de secours délicate à chaud et qui n’est pas sans risques… !

Lors de l’accident nucléaire de Three Mile Island, Le mélange de vapeur et d’eau qui s’échappait de la soupape du pressuriseur était dirigé vers un réservoir de décharge. Or, au bout d’un certain temps de 14 min 48 s exactement, ce réservoir fut complètement plein, amenant à la rupture des disques de décharge prévus pour cette situation. À partir de cet instant, le circuit primaire se vidait directement dans l’enceinte de confinement (troisième et dernière barrière de confinement de la radioactivité).

Il est vraisemblable que cette dernière barrière a été franchit au mois de juillet à Tricastin… ! Pour éviter le syndrome chinois (fonte du cœur), les ingénieurs ont été obligés d’injecter dans le circuit des quantités d’eau considérable en prenant tous les risques que cela comporte, les barres de contrôle et d’arrêt d’urgence, n’arrêtent pas la fission immédiatement. Ils ont heureusement réussi sans accident majeur, du moins relativement, évité le pire. Au départ, les rejets extérieurs étaient de plus de 200 kg d’Uranium, puis ils ont diminué avec le temps pour arriver à 74 kg ? Juste avant que la CRIIRAD fasse des prélèvements. Y avait-il que de l’Uranium, nous ne le serons vraisemblablement jamais.

Le scénario probable de L’ACCIDENT du réacteur de Tricastin au mois de juillet, est certainement comparable à l’accident de Three Mile Island. Afin de garantir la non-ébullition de l’eau primaire, la pression du circuit primaire est fixée à 155 bars, ce qui correspond à une température de saturation de 345 °C, et donne une petite marge de sécurité. Une telle pression est déjà très élevée et impose de fortes contraintes technologiques à tous les niveaux, on a injecté de l’eau, mais sa circulation a été quasiment stoppée par l’hydrogène déjà piégé dans les générateurs de vapeur, et l’évaporation de l’eau du circuit primaire s’est accélérée. Le haut du cœur a certainement commencé à émerger de l’eau. La température a favorisé la réaction entre la vapeur et le revêtement en zirconium du combustible, formant de l’hydrogène qui a dégradé fortement la gaine du combustible et amenant au relâchement d’éléments radioactifs dans le circuit primaire. Il est presque certain que la chaleur a provoqué la soudure ou la déformation des aiguilles à combustibles et qu’elles soient restées coincées dans le couvercle.

Si leurs revêtements en zirconium sont fissurés ou ont fondu, et qu’elles sont suspendues sous le couvercle du cœur, très très gros problème ! ! ! A moins d’être suicidaire, personne ne peut plus les approcher et entrer dans l’enceinte de confinement ne l’est pas moins. Ne comptez pas sur mes collègues des CMIR pour le faire….

Bonne nuit à tous….

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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