Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 4 mars 2010 11:44

En effet, le colonialisme a été au fond une « mise à jour » de l’esclavagisme, les théories sur les « races supérieures » aidant.

Un autre aspect de l’affaire est la faillite du libéralisme en tant que « modèle » du capitalisme. Ce qu’a mis en évidence, notamment, la défaite militaire de Napoléon III devant un destinataire de plusieurs décennies d’exportations de capitaux françaises et britanniques (l’Allemagne).

Depuis les années 1880, le libéralisme a été définitivement enterré par l’impérialisme protectionniste des « républicains opportunistes » français (Gambetta, Ferry, Freycinet...), à savoir  : continuer à exporter des capitaux, mais dans des territoires verrouillés et contrôlés avec des canonnières. C’est devenu le "modèle standard" de l’impérialisme. D’où la première guerre mondiale et tout le reste.

Le colonialisme avait également été présenté comme une « solution au problème social » des métropoles, que ce soit en France du temps de Jules Ferry et ses successeurs, ou en Grande-Bretagne avec Cecil Rhodes.

Voir les articles du blog Science, connaissance et conscience  :

Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (I)
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (II)
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (III)

Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (I)
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (II)
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (III)

Voici un extrait du discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 :

http://scientia.blog.lemonde.fr/2009/12/12/le-discours-de-jules-ferry-du-28-juillet-1885-i/

M. Jules Ferry - Je disais, messieurs, que la forme première de la colonisation, c’est celle qui offre un asile et du travail au surcroît de population des pays pauvres ou de ceux qui renferment une population exubérante.

Mais il y a une autre forme de colonisation : c’est celle qui s’adapte aux peuples qui ont, ou bien un superflu de capitaux ou bien un excédent de produits. (Approbation sur divers bancs.)

Et c’est là la forme moderne, actuelle, la plus répandue et la plus féconde, car les économistes se sont toujours demandé, avec raison, s’il y avait profit à l’émigration des individus.

Et j’ai lu dans des livres savants des calculs qui chiffrent la perte pour chaque colon qui s’en va et quitte la mère-patrie. Il y a donc une contestation possible sur ce point. Il est évident, en effet, qu’un pays qui laisse échapper un large flot d’émigration n’est pas un pays heureux, un pays riche, et ce n’est pas un reproche à faire à la France, ni un outrage à lui adresser que de remarquer qu’elle est de tous les pays de l’Europe celui qui a le moins d’émigrants. (Très bien ! Très bien ! au centre et à gauche.)

Mais il n’y a pas que cet intérêt dans la colonisation. Les colonies sont, pour les pays riches, un placement de capitaux des plus avantageux. L’illustre Stuart-Mill a consacré un chapitre de son ouvrage à faire cette démonstration, et il le résume ainsi : « Pour les pays vieux et riches, la colonisation est une des meilleures affaires auxquelles ils puissent se livrer. »

M. Brialou - Pour les capitalistes !

M. Jules Ferry - Eh oui ! pour les capitalistes. Est-ce qu’il vous est indifférent, monsieur Brialou, que la somme des capitaux s’accroisse dans ce pays par des placements intelligents ? Est-ce que ce n’est pas l’intérêt du travail que le capital soit abondant dans ce pays ? (lnterruptions.) Vous savez bien que la France, qui regorge de capitaux... (Non ! non ! à droite ! - Oui ! oui ! au centre et à gauche), oui, qui a toujours regorgé de capitaux depuis quarante ans. (Nouvelles interruptions à droite...)

Cordialement

Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/


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