Marc P (---.---.204.153) 21 février 2006 23:31

Bonjour Monsieur Bilger,

Tout d’abord je suis obligé de m’incliner devant votre courage et votre détermination à rendre plus transparente à l’ensemble des citoyens les modalités de rémunération des chefs de grandes entreprises (de même pour Pierre Henry Leroy).

Clairement vous vous exposez à toutes sortes de réactions, y compris pas de réaction ou presque (merci à Aramys),si j’en juge par le nombre de commentaires à vos notes sur la question.

Je pense que comme moi bien des lecteurs sont estourbis par le nombre de zéros, ou d’heures de travail dans un emploi au smic peu valorisant et destructurant que représentent de tels montants. Je ne sais d’ailleurs plus si c’est le salaire moyen ou le salaire médian qui s’élève à 1400 euros par mois net et avant impôt(médian je pense).

J’ai quant à moi besoin d’un certain nombre d’explications que seuls détiennent peut être les économistes, les financiers, les gestionnaires et quelques initiés d’autres disciplines, souvent trop occupés pour visiter Agoravox. Je suis sûr que vous pourriez me renvoyer à mes études, mais le blog citoyen permet-il de solliciter ce type d’éclaircissements ?

Par exemple nombre de béotiens comme moi-même s’interrogent sur ce qui permet d’évaluer la valeur du travail (si c’est de cela qu’il s’agit, mais je ne demande quà ce qu’on me corrige) d’une personne remplissant ces fonctions de chef d’une grande entreprise.....

120 fois le SMIC, soit.

Je me dis qu’il s’agit d’argent « confié » à des personnes susceptibles de l’utiliser du mieux qu’on peut pour le bien de tous y compris le leur ; c’est là sans doute la moindre des qualités et je la respecte profondément, qu’on puisse reconnaître à un bon chef d’entreprise. S’ajoutent à cela une précarité certaine dans la fonction et un risque et un engagement pour ainsi dire immenses. Les compétences techniques, humaines, relationnelles et l’expérience requises sont sans doute aussi rares que chères...

Je me dis en outre qu’une fameuse loi de l’offre et de la demande est en jeu... trop peu c’est suspect..., trop... c’est trop.... et peut être autre chose encore...

Mais je ne sais pas par exemple dans quelle mesure un tel PDG est responsable sur ses deniers (tel un Trésorier Payeur Général)... S’il souscrit une assurance ou si ses placements en tiennent lieu, ou encore les parachutes plus ou moins dorés ?

Je me rappelle quand Marcel Dassault s’excusait en expliquant qu’il ne pouvait pas manger 5 poulets par jour.

J’ai lu un jour qu’un euro de plus donné à un cadre crée 2 fois plus d’emplois qu’un euro de plus donné à un ouvrier lorsqu’il le dépense.

Evidemment on change d’échelle avec les euros qui vont à un entrepreneur, à fortiori de niveau élevé.

Je pense que des indications sur la façon dont s’établit ce plafonnement par exemple à 120 smics contribuerait grandement à notre édification à tous, ou presque...

Enfin il n’est pas nécessaire de vous faire toucher du doigt la perplexité des petits salaires auxquels on refuse une augmentation de 2 pour cent alors que des patrons sont « auto » augmentés de 10, voir 30%. Ils méritent une explication dont je pense qu’elle est probablement pertinente autant que légitime car je me doute qu’elle existe et considère qu’elle ne doit pas rester tabou même si un autre monde fût possible... se prend on parfois à penser....

Je comprendrais très bien que mes interrogations restent sans réponse à l’occasion de ce commentaire, et n’en serais pas offensé, car un débat n’est pas un cours d’économie...

Mais sur de tels sujet, et tant mieux si je me trompe, l’ignorance que vous semblez vouloir faire reculer est je le crains la règle (fracture économico-citoyenne peut-être), la courtoisie et le sentiment d’incompétence ou d’ignorance expliquent la rareté des réactions ... à moins espérons le que les réactions ne tardent...

Encore merci pour vos notes..

Cordialement Marc P


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