Je pensais, avant l’intervention, que nos dirigeants faisaient semblant de tergiverser au sujet de l’option militaire, comédie servant à se faire valoir auprès de l’opinion publique (« on voudrait bien intervenir... mais y’a pas unanimité... ») alors qu’au fond ils ne voulaient pas de cette option, pour que Kadhafi termine le boulot et casse la série à succès des révolutions arabes. J’ai donc été amené à revoir mon analyse et à estimer que, peut-être, finalement, l’intérêt des élites dirigeantes, sur ce dossier, coïncide avec les principes humanistes vendus à l’opinion publique et que l’on va pouvoir faire d’une pierre deux coups, pérenniser les affaires tout en se refaisant une virginité. Peut-être que les dirigeants occidentaux se sont dit, finalement, que Kadhafi était trop incontrôlable et qu’il valait mieux le remplacer par un homme de paille plus maléable.