Anne (---.---.28.2) 23 juin 2006 08:59

Bonjour,

Que Villepin ait dérapé, bien sûr. Mais franchement, ça ne me choque pas d’entendre un homme politique en traiter un autre de lâche... Ils font ça tout le temps !!! D’ailleurs, je trouve que les propos des socialistes, en provocation ou en réponse, sont bien plus incisifs et insultants. Bref, je pense que cette affaire est montée en épingle, et que les socialistes (tout particulièrement Hollande) se sont donnés pour mission de foutre le bordel à l’assemblée, prenant des poses héroïques de divas outragées, comme ils ont d’ailleurs si bien su le faire lors de la crise du CPE. Ils font ainsi parler d’eux et se donnent une sorte d’existence politique qui est censée resserrer les rangs à gauche, et montrer à leurs adhérents qu’ils sont là et font quelque chose.

Pendant ce temps, madame Royal rassemble les hésitants en dehors de la gauche, en se mettant à dos une bonne partie des milieux les plus « bien-pensants » de la gauche. Mais elle ne cherche pas la contradiction politique, elle paraît et apparaît, et nous montre en une phrase comme son visage est capable d’une merveilleuse empathie avec tous les problèmes de la France, et en cela il faut saluer la performance artistique. Mais peu importe, elle ramènera ses ouailles à son gentil mari, qui aura montré comme il est un homme fort et capable de diriger un pays puisqu’il se bat avec les lions, n’est-ce pas... Pendant ce temps la tranquille mère au foyer aura été un exemple d’harmonie maternelle et de bonne volonté affichée, dans ses tenues classiques blanches et beiges, pacifiques. Calme et toujours prête à écouter tout le monde (la démocratie participative, vous connaissez), à comprendre tout le monde, et à nous donner ces rassurantes limites parentales, un peu gênantes parfois, mais c’est pour notre bien. En somme, le coupe Hollande/Royal est un couple qui stigmatise les rôles d’un homme et d’une femme... quel modernisme !

Pendant ce temps, les luttes intestines à droite ne sont pas mieux. On voudrait parfois croire qu’un homme politique sort du lot, on voudrait vraiment... mais les faits reviennent toujours au galop pour nous détromper, pour nous montrer que leurs grandes poses sincères ne sont que de savants calculs plus ou moins heureux stratégiquement, et on en sera réduit à choisir le moindre mal, comme d’habitude.

Mais je m’éloigne un peu trop de mon point de départ... qui est que cette histoire s’acharne sur Villepin, alors que la clé là-dedans, c’est Hollande.


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