Francis, agnotologue JL1 17 février 2012 11:09

Bonjour,

il faut distinguer les fonctions de l’État. Contrairement à ce que voudraient nous faire croire, à la fois les économistes ultra-libéraux et les marxistes : l’État n’est pas une manufacture.

Je suis de gauche et l’ai toujours été, mais j’ai découvert depuis déjà des dizaines d’années, que ce n’est pas la tâche de l’État de fabriquer des bagnoles. En revanche, il est dans son rôle quand il planifie l’infrastructure de voies de communication, les grands travaux d’équipement et de recherche, l’éducation des nouvelles générations, ....

Par ailleurs, il faut distinguer la fonction publique de la maîtrise d’ouvrage qui revient à l’État gestionnaire de notre patrimoine collectif : dans le premier cas, les fonctionnaires assurent les tâches qu’il n’est pas possible de sous-traiter au privé ; dans le second cas, l’État passe des marchés publics en faisant jouer la concurrence des sous-traitants maîtres d’œuvre

Pour résumer, il ne faut pas confondre le budget de la fonction publique avec les prélèvements obligatoires, càd la part du PIB consacrée à la gestion du patrimoine collectif et l’entretien de notre modèle social, notre vivre ensemble républicain.

Pour ce qui concerne la fonction publique, de mon point de vue, l’école publique doit demeurer une et indivisible faute de quoi on crée des divisions au sein des populations.

C’est quoi, un fonctionnaires ? C’est un travailleur comme un autre, mais dont le statut est spécifique, comme le sont tous les statuts des travailleurs des grandes entreprises, ni plus ni moins.

Il faut avoir travaillé longtemps pour savoir que le travailleur apporte plus que ce qu’on lui demande : et ce plus appartient à son employeur. Si l’État sous-traite, alors ce plus va dans la poche privée du sous-traitant. Dans le cas contraire, c’est toute la collectivité qui en profite. Cela veut dire que, à coût égal pour l’usager ou le client, s’il y a un profit, il revient dans la poche de la collectivité ; a contrario, s’il y a perte, la collectivité y gagne au détriment des usagers ou clients.

Si hier, l’État ne connaissait que des usagers et pas de clients, aujourd’hui on parle d’usagers quand le service est disponible gratuitement, et client quand il est facturé à la consommation. La facturation est incontournable quand le consommateur doit être responsabilisé. C’est pourquoi, il y a des clients de la fonction publique.

Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il doit exister un service privé concurrent : la coexistence de services privés et publics sur un même territoire ne peut pas, par définition, être loyale, pour des raisons trop longues à développer ici, mais qui découlent d’une part de ce que j’ai énoncé plus haut ; d’autre part, du fait qu’il y a des cas où ce n’est matériellement pas possible ou seulement souhaitable : par exemple, on ne peut pas admettre deux réseaux de distribution de l’eau sur une même commune ; autre exemple, l’école, pour éviter de cliver la population et les communautarismes.

Pour finir, un mot sur la politique : le keynésianisme de droite, appelé politique de l’offre relève le plus souvent de la croyance inepte en la théorie du ruissellement : par exemple, la construction de rond-points en rase campagne. Le keynesianisme de gauche, ou politique de la demande est battu en brèche dans le cadre de la mondialisation libérale.

Est-ce qu’il faut admettre que l’État doit se contenter de faire seulement de la gouvernance comme le réclament les libéraux ? Mais alors, il ne peut pas assurer son rôle, puisque son cœur de métier étant rédhibitoirement monopolistique, il sera constamment critiqué par ceux qui ne veulent pas de l’impôt progressif aussi longtemps qu’on n’aura pas fixé une règle d’or qui s’énonce ainsi  : quelle est la part du PIB que la collectivité accepte de consacrer à la maîtrise d’ouvrage du patrimoine et des investissements collectif ?

A mon avis, cette part ne doit pas descendre en dessous de 50% du PIB, un juste équilibre entre la société de marché où tout est privé, et le communisme où tout est collectif.


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