ffi ffi 20 mars 2012 18:24

Je viens d’une famille d’extrême-gauche, j’en connais donc par coeur les discours, mais je m’en suis débarrassé peu à peu des illusions. Il est peu probable que je revienne en arrière désormais. Il est vrai qu’il y a eu souvent des ponts, historiquement, entre monarchistes et anarchistes (cercle Proudhon, par exemple). Comme on dit la monarchie, c’est l’anarchie plus 1 ! Ou l’oligarchie moins tout ceux en trop...

Il y a bien des coopératives qui ont délocalisées. Certes, pas en transférant la maison-mère, mais en créant des filiales - de types capitalistes, avec des salariés non-associés à l’étranger. Et puis regarde un peu la banque populaire, ou les 3/4 des mutuelles, elles sont sous formes coopératives... Sont-elles pour autant des modèles de vertu ?

Tu ne sais pas ce qu’est la légitimité morale et politique ? Normal, le marxisme est une doctrine économique. Elle ne peut donc que chercher des vérités économiques, pas des vérités morales...
 
Après dire que ceux qui produisent les richesses d’une entreprise sont totalement légitimes à décider de sa direction, cela me semble faux, même s’ils sont parfaitement légitime à y jouer le plus grand rôle. En effet, nombreuses sont les entreprises, lesquelles ont souvent des intérêts contradictoires. De plus, les intérêts des ouvriers d’une entreprise, qui sont en général son développement sans fin, peuvent être contradictoire avec l’intérêt global de la société.

Par exemple, les ouvriers de l’industrie des stylos jetables voudront toujours accroître la consommation de stylos jetables, ce qui correspondra certes aux intérêts des ouvriers des industries du déchet, mais ce qui ne correspondra pas forcément à l’intérêt de la société dans son ensemble, puisque celle-ci devra payer pour l’élimination de déchets. De même les routiers seront toujours demandeurs d’une extension sans fin du transport par camion, mais le transport par camion a certains inconvénients, ...etc.
 
Sinon, quelques petites erreurs factuelles :
- La propriété privée n’a rien à voir avec le libéralisme. Le libéralisme, c’est la doctrine selon laquelle le propriétaire d’une chose fait ce qu’il veut de sa chose. C’est la doctrine selon laquelle la somme des vices particuliers produit la vertu publique (cf fable des abeilles de Bernard de Mandeville, rappelée par Dany Robert Dufour).

- Les entreprises ne sont pas la propriété des actionnaires. Les actionnaires ne sont propriétaires que d’une part des profits (versés à titres de dividende). L’entreprise, en tant que collectivité, est une structure politique, un corps intermédiaire, qui a le ministère sur une activité particulière (du latin ministerium, qui a donné métier) et sa gestion, à ce titre, doit rendre des compte à la collectivité à laquelle elle participe, pour ne pas entrer en contradiction avec celle-ci. La permission de laisser tout se décider par l’argent est justement d’avoir fini par considérer les actionnaires comme les propriétaires des corps intermédiaires, tout en y déniant tout rôle du politique.

- En tant qu’ouvrier, j’aime mon oeuvre et j’aime mon travail. Le travail peut être une libération. Mais aujourd’hui il est considéré comme une guerre, du fait de la « concurrence » libérale, ce qui fait qu’il devient avilissant. Un travail refondé sur l’amour de l’oeuvre ne le serait plus du tout (ce serait comme faire du sport sans compétition, pour le plaisir de se dépenser physiquement). Il suffit d’abolir la concurrence qui oblige à la compétitivité. Combien de compagnons sont fiers de leur travail, combien sont heureux de leur chef d’oeuvre ! En tant qu’ouvrier intermittent, je préfère mille fois être à mon travail que glander chez moi devant internet.


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