Surya Surya 12 avril 2012 09:27

Bonjour Sabine,

Je trouve qu’il y a beaucoup de vrai dans ce que vous dîtes, et très souvent je suis moi aussi un peu agacée de voir que les réalisateurs ne peuvent s’empêcher d’introduire dans leurs film « l’histoire d’amour de service » pour plaire au plus grand nombre. Il faut bien reconnaître qu’à part la reconstitution du naufrage et l’histoire d’amour (sur fond de hiérarchie sociale tout de même), il n’y a pas grand chose de plus dans Titanic. Le diamant aurait très bien pu être le prétexte à un formidable polar à la Agatha Christie par exemple.

Pour ce qui est des relations humaines, je pense que le souci premier de Cameron a été de rendre l’ambiance à bord, avec le cloisonnement entre les classes sociales, le mépris des riches pour ceux de troisième classe, et même pour ceux qui sont nouveaux dans leur club très fermé (Molly Brown qui sera toujours considérée comme « new money », et qui n’a pas de nom prestigieux, par opposition aux fortunes anciennes et aux noms à rallonge). Il n’y a donc en effet, d’une certaine façon, pas de relations humaines dans le film au sens où on le voudrait, car les gens restent entre eux et ne se mélangent pas. Il y a aussi un petit côté manichéen dans ce film, les riches étant tous, à quelques exceptions près, des gens notoirement creux, parfois même odieux, et préoccupés uniquement par leurs intérêts financiers, les pauvres étant tous des gens chaleureux, conviviaux, fêtards, solidaires etc etc etc. Je ne me rappelle pas (et je viens de le revoir) avoir vu dans ce film un seul « salaud » du côté des pauvres. Alors tout ça est vrai, de toute façon le film ne pouvait pas être parfait, mais d’une part il faut replacer ces « relations humaines » dans le contexte de l’époque, et je crois que Cameron a très bien réussi cela, et d’autre part je suis et resterai admirative devant la qualité de la reconstitution historique, et le travail monumental accompli pour la réalisation de ce film.

Si Cameron avait voulu rendre l’histoire d’amour moins stéréotypée, plus approfondie, et en plus développer plus le côté « relations humaines » du film, Titanic durerait au moins cinq heures, alors il faut bien faire des choix.

Il faut accepter le film pour ce qu’il est, et ne pas lui reprocher ce qu’il n’avait pas l’intention d’être. Je vais peut être exagèrer en disant ça, mais autant reprocher à un film de science fiction de ne pas être un thriller. Alors tant pis si ça manque un peu de profondeur, je suis tout à fait d’accord avec vous sur ce point, mais je me suis surtout concentrée sur le côté documentaire du film, reconstitution historique, et là, c’est un chef d’oeuvre.


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