minusabens 29 avril 2012 19:33

Bonsoir Jean Marc R.

Montesquieu n’a parlé de la démocratie qu’au point de vue des républiques de l’antiquité, primitivement resserrées dans une seule ville, et qui, en s’étendant, ne faisaient que des sujets, sans augmenter le nombre des souverains. Or, le régime de la démocratie ancienne était celui du gouvernement direct, c’est-à-dire du gouvernement immédiat du peuple, qui était constitué en corps chargé de la puissance législative, et même souvent, au moins en partie, de la puissance exécutive et judiciaire.

Je ne vois pas d’où vous tirez la séparation des pouvoirs selon Montesquieu. je brûle de l’appprendre.

Pour ce qui est de la pensée sur la vertu du noble baron de la Brède je ne suis pas certain que la vertu de votre commentaire soit bien la vertu politique que Montesquieu distingue de la vertu morale. La vertu politique, selon lui, ne concerne que l’amour de la patrie c’est-à-dire l’amour de l’égalité comme il définit cette vertu.

« Une autorité exorbitante donnée tout à coup à un citoyen dans une république forme une monarchie, ou plus qu’une monarchie. Dans celle-ci les lois ont pourvu à la constitution, ou s’y sont accommodées : le principe du gouvernement arrête le monarque ; mais, dans une république où un citoyen se fait donner un pouvoir exorbitant, l’abus de ce pouvoir est plus grand, parce que les lois, qui ne l’ont point prévu, n’ont rien fait pour l’arrêter (de l’esprit des lois. livre II, chap. 3. Montesquieu). »

La sagesse de Montesquieu n’avait pas compté avec l’homme qui usurpe le droit de souveraineté qui n’appartient qu’au peuple. Aucune section de celui-ci ni aucun individu ne pouvant s’en attribuer l’exercice.

Si comme le prétend Montesquieu la démocratie repose sur la vertu politique pour lui :

Le peuple qui a la souveraine puissance doit faire par lui-même tout ce qu’il peut bien faire ; et ce qu’il ne peut pas bien faire, il faut qu’il le fasse par ses ministres. Ses ministres ne sont point à lui s’il ne les nomme : c’est donc une maxime fondamentale de ce gouvernement, que le peuple nomme ses ministres, c’est-à-dire ses magistrats. (de l’esprit des lois. livre II, chap. 2. Montesquieu)

Ceci ne concerne pas vos malfaisants corrompus. Pour ceux-ci .la solution prônée par Montesquieu :

 »Quand une république est corrompue, on ne peut remédier à aucun des maux qui naissent qu’en ôtant la corruption, et en rappelant Ses principes : toute autre correction est, ou inutile, ou un nouveau mal.« 

Il est évident, à constater que nombre de condamnés de droit commun pour des actes commis dans l’exercice de mandat ou de fonctions publiques occupent un portefeuille ministériels ou exercent un mandat électif, que la 5ème ne donnent pas l’image d’une république irréprochable.

Je vous remercie de m’expliquer ce que vous entendez par nouvelle forme de démocratie : je n’en connais qu’une, et, par expressions institutionnelles de celle-ci. Ces concepts me paraissent contraires à la pensée de Montesquieu dont vous ressentez l’urgente nécessité de mettre des clones en avant.

 » toute autre correction est, ou inutile, ou un nouveau mal."

sous prétexte que les temps ont changé et que l’homme du 21ème siècle sait tout mieux !


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe