focalix focalix 1er juin 2012 13:45

Quel monde entre Marilyn, la vraie, et la Marylin réduite par la pub et les médias à un sex-toy...

Parmi toutes ces images photoshopées et frelatées qui polluent la vue sans que nous n’ayons rien demandé celle-ci s’impose au regard.

Arrêt (mérité) sur image :
- Elle est en noir er blanc. C’était banal en 1955. Heureusement. La couleur n’aurait rien apporté (La 3D encore moins !).
- Le regard est intense, profond. Nous sommes loin des paillettes et des feux de la rampe.
- Le cadrage s’éloigne des règles du genre. L’usage est de mettre « de l’air » dans la direction du regard du sujet, il semble ici que, pudiquement, Marylin cherche à éviter le photographe et à sortir du champ.
- La lumière est naturelle, même si elle est complétée par l’éclairage de la salle qui n’a rien à voir avec la lumière d’un studio. Voyez, sous l’oeil gauche, l’éclairage venant du plafond, très contrasté au point que la pommette est presque brûlée. Voyez aussi le cou et la naissance de la gorge. La lumière, qui vient plus de la gauche, est celle du jour.
- La netteté n’est pas parfaite, tant mieux. L’image a très probablement été prise à main levée et sûrement sans flash (les portraits au flash, ce sont des façons de sauvage). Pour faire des photos sans pied ni flash en intérieur, il faut un film rapide, donc granuleux. Et à l’époque, avec un film de plus de 50 ISO (50 ASA ou 19 DIN comme on disait à l’époque) on faisait du Seurat ! Le grain, qui est à la photographie ce que la moisissure est au roquefort, ajoute à l’authenticité de l’image. On le voit très bien ici.

Ah si Marylin avait été plus souvent regardée comme a su la regarder Roy Schatt...


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