Morpheus Morpheus 25 juin 2012 01:13

@ nobody

Je ne comprends pas cette idée : « nous devons renoncer au monde » ??? Pourquoi devrions-nous renoncer au monde ?

Pourquoi, Dieu, s’il est bon, nous ferait naître au monde, pour ensuite nous enseigner d’y renoncer ? (je pose la question en me mettant dans l’esprit d’un croyant, même si je ne crois plus en Dieu : disons que je cherche une logique, d’où la question).

Au delà de ma question, je vais vous livrez un résumé de mon propre cheminement métaphysique (ou spirituel, si vous préférez) : au stade où j’en suis, je ne crois plus qu’il existe un dieu transcendant et omnipotent. Peut-être une sorte de « dieu » immanent (qui est à la fois en toutes choses et est toutes choses), bien que cette interprétation me semble encore imparfaite et prêter à confusion, dans la mesure où nous avons tendance à projeter nos propres limites dans des concepts censés dépasser notre entendement.

Disons qu’il y a une sorte de « conscience absolue », abstraite et non manifestée. Pour pouvoir faire l’expérience de l’être et se manifester, cette Conscience se divise en multiples parties d’elles-mêmes, chacune limitées. Ces parties sont des manifestations ayant une conscience limitée, mais pouvant faire des expériences concrètes, à différents niveaux de manifestation : minéral, organique, végétal, animal, humain, ... et pourquoi pas, au delà ? : bodhisattva, « ange », etc. (pure spéculation).

La seule « loi » est une loi - ou un principe - très simple : la causalité réciproque. Elle recouvre de multiples aspects. D’une part, elle explique comment fonctionne le monde manifesté (celui dans lequel nous faisons l’expérience de l’être, de la vie) : nous pouvons être, parce que d’autres être sont manifesté dans notre environnement et nous renvoient une image de nous même ; leur « différence » nous permet d’exprimer notre propre différence, notre propre personnalité (notez que, mathématiquement, une « différence » est la résultante d’une soustraction ; quelque chose que nous aurions en moins que les autres, et non en plus > cela invite à la modestie). D’autre part, la causalité réciproque est une loi qu’il n’est pas besoin de « respecter » : elle s’impose d’elle même sans que nous puissions y échapper : tout dans l’univers répond naturellement à cette loi (action - réaction). Ensuite, elle est bien plus complexe qu’il n’y parait, car elle n’implique pas - comme on le croit souvent, UNE cause donnant UNE conséquence, mais chaque effet procède d’un ensemble de causes concomitantes, dans un enchaînement qu’il nous est virtuellement impossible d’embrasser. Tout au mieux pouvons-nous appréhender quelques causes.

L’avantage de cette conception, qui ne nécessite aucune entité omnipotente (qu’elle soit bienveillante ou non). Cette conception me permet de considérer que je suis relié à tout ce qui existe (et aux autres), à un niveau de conscience bien au delà de ma conscience ici-bas. Nous sommes interdépendants des autres, et cela suffit à me permettre d’envisager une vie en commun, en collaboration plutôt qu’en compétition. Cette perspective me rend également bien plus responsable.

Cette conception religieuse n’est, j’en suis convaincu, qu’un prolongement de la cellule familiale classique : un père (la rigueur, la force, la sévérité, la punition le cas échéant ; une mère (la douceur, la bienveillance, le pardon, le réconfort, la nourriture), et les enfants devant obéir aux parents pour obtenir leur amour > Dieu le père (papa), la Vierge Marie (maman), et les enfants (les hommes et les femmes). Traduit par le clergé = Dieu le père > l’Église > le Pape > les cardinaux > les évêques > les prêtres > les fidèles.

Certains ayant du mal à concevoir une vie sans soutient se réconforte avec cette idée d’une divinité paternelle accompagnée d’une figure maternelle et d’un grand frère guide et protecteur. C’est rassurant, sans doute, mais tôt ou tard, l’oiseau doit voler de ses propres ailes. Voilà pourquoi je n’ai plus besoin de dieu(x).

D’autre part, j’ai certaines informations qui me permettent de dire que la mythologie chrétienne, autant que judaïque, sont seulement cela : des mythologies, c’est-à-dire des histoires qui relèvent du mythe et de la légende, non fondées sur des événements historiques réels, mais sur un canevas mythologique que l’on trouve en bien des parties du globe, et qui sont des allégories d’événements astronomique (le parcours christique est un bon exemple d’allégorie de phénomènes astronomiques). Le fond original de beaucoup de religions ressort de l’astrologie, une « science » très ancienne dont on retrouve des traces au néolithique. Je ne peux pas faire abstraction de ces connaissances, d’autant qu’elles donnent sens à bien des incohérences apparentes. Mais c’est trop long à développer ici.

Cordialement,
Morpheus


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