Christian Labrune Christian Labrune 29 juin 2012 12:45

@Teddy bear

Vous seriez bien inspiré si vous cessiez de prendre vos interlocuteurs pour des imbéciles et d’imaginer qu’il suffit de vous attacher une paire d’ailes dans le dos pour leur faire croire que vous êtes un ange.

De vos intentions profondes et de la manière de gérer vos contradictions intimes, je n’ai rien à faire, cela ne m’intéresse nullement. Seuls comptent les faits, et celui-ci en particulier : AgoraVox est devenu le lieu d’une propagande anti-israélienne fanatique, qui exige à cor et à cri une solution pour les descendants des populations qui ont cru pouvoir fuir provisoirement la Palestine en 48, en attendant que les armées arabes y éliminent les Juifs. Mal leur en a pris ! c’est les autres, lesquels n’avaient pas voulu cette guerre, qui ont fini par avoir l’avantage.

Quelle solution ? Deux états ? Pour que les deux états vivent en paix, il faudrait déjà, me semble-t-il, que chacun reconnaisse l’existence de l’autre. Du côté israélien, pas de problème. Mais la charte de l’OLP, qui devait être amendée à la fin du règne d’Arafat, ne l’a toujours pas été et ne reconnaît toujours pas l’existence d’Israël. Epargnez-moi des contestations inutiles, je peux vous donner là-dessus toutes les précisions nécessaires. Difficile, vous en conviendrez, d’envisager la paix avec un état qui n’existe pas, qui n’a pas le droit d’exister.

Avez-vous vu quelque part un examen de ce point crucial dans les discours des pro-palestiniens qui essaient d’émouvoir l’ignorant avec leur rhétorique mots/photos de style Paris Match ? Non, nulle part.

Alors que fait-on ? On approuve sans réserve les organisations représentatives d’un « Peuple palestinien » inventé par les Russes après la guerre des six jours. Ces organisations représentatives, c’est quoi ? Le Hamas, qui tyrannise les populations de la bande de Gaza et s’amuse constamment à faire pleuvoir des roquettes sur les villes du sud d’Israël, et une Autorité palestinienne héritière d’une OLP qui n’a jamais voulu reconnaître l’existence d’Israël, qui tient en permanence un double discours, l’un devant l’ONU pour rassurer les imbéciles, et sur place un autre, qui s’applique à donner – c’est la condition même de sa survie – des gages aux organisations terroristes.

Quand on soutient, et d’une manière inconditionnelle, des organisations criminelles, on peut s’attacher dans le dos autant de paires d’ailes qu’on voudra, on est complice. Et quand ces organisations veulent « la destruction de l’entité sioniste », la première chose à faire serait assurément non pas de les cautionner, mais plutôt d’aller les persuader qu’elles ont tort. Etant donné ce que vous venez de nous écrire, je ne vois pas que vous puissiez vous soustraire désormais à la nécessité d’une pareille démarche.

L’antisionisme, de fait, est beaucoup plus grave que l’antisémitisme des siècles passés. L’antisémite n’aimait pas les Juifs. Beaucoup d’antisémites, après la shoah, ont commencé à réfléchir : ils n’avaient pas voulu cela, ils avaient été un peu féroces avec les Juifs comme on peut être féroce en France avec les Belges, mais aucun des crétins qui se complaisent à raconter aujourd’hui des histoires belges n’a jamais songé, évidemment, à les exterminer. L’antisioniste actuel est très objectivement complice d’un fanatisme islamo-fasciste qui veut, lui, et très explicitement la disparition des Juifs d’Israël. Votre position est celle d’un Français de 42 qui aurait dit, pour le confort de sa conscience, en regardant les trains partir de Drancy pour Auschwitz : je n’ai rien contre eux, mais c’est très bien qu’on les emmène. Et aurait laissé faire.


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