Leo Le Sage 22 août 2012 20:16

@AUTEUR/xavier dupret
Vous dites : "On ne voit pas bien l’intérêt qu’il y avait, pour les Etats, à reprendre à leurs comptes cette partie de la dette bancaire alors que les titres spéculatifs que cette dette a permis d’acheter ne valent plus grand-chose aujourd’hui"
Vous vous trompez le but de l’état est d’éviter que si la banque fasse faillite nous perdons nos dépôts.
Et l’Etat ne pourra pas rembourser tout le monde objectivement.

Vous dites : "En investissant dans des infrastructures, un Etat fait une bonne opération puisqu’il améliore la production et peut, ce faisant, récolter des rentrées fiscales supplémentaires"
Je ne savais pas que Turgot disait çà, mais c’est l’évidence même...

Vous dites : "L’annonce, il y a peu, de taux d’intérêts négatifs sur la dette (à court terme) des pays du nord de la zone euro semble infirmer ce jugement"
Les raisons de ce taux d’intérêt faible je l’ai expliqué ici : Un taux négatif ne présage rien de bon, non plus

Vous dites : "Aujourd’hui, il est de notoriété publique que ces liquidités n’ont jamais été prêtées aux entreprises et aux ménages de la zone euro"
Ce qui n’a rien d’étonnant puisque l’économie est atone.
On ne prête pas lorsqu’il y a une trop grande incertitude, et c’est la grande incertitude qui prévaut...

Vous dites : « Comme nous le verrons plus loin, la Norvège est le pays qui a poussé le plus loin ces axiomes. »
La norvège est un pays particulier : c’est un pays très riche donc qui peut se permettre d’imposer ses points de vue sans que personne ne puisse s’y opposer...

Vous dites : "Or, les produits dérivés sont des produits risqués car ils correspondent à un pari sur l’évolution d’un ou plusieurs actifs dits sous-jacents"
Par essence tout ce qui n’est ni dépôt ni investissement est un produit dérivé...

Vous dites : "Il y a 20 ans, acter d’un état de faillite quand un établissement était insolvable et laisser tomber les actionnaires n’avait rien de farfelu. Cela, les experts qui sont les principales sources d’informations du grand public dans les grands média ne le disent jamais. Etrange lacune qui pourrait s’expliquer par le fait qu’un grand nombre d’entre eux vivent de la finance…"
C’est toujours le cas.
Le problème n’est pas de mettre en faillite la banque mais d’analyser le rapport bénéfice/risque qui lui est largement inférieur à un.

Mon avis
1/ Vous avez parlé de ce qu’on fait les scandinaves, ce qui est fort louable.
Le problème c’est que les pays scandinaves que vous citez on une législation plus rigide et surtout ils sont plus rigoureux.
Tous ces pays sont très riches : certains intellectuellement, d’autres dans le domaine des ressources naturelles.
Gérer un petit pays riche comme l’Islande est bien plus facile qu’un pays comme la France ou la Belgique.

2/ Ces pays parce qu’ils sont riches peuvent se permettre de faire ce genre de choix, et encore on me rappellera que l’Islande a quand même eu un peu de mal.
Perso à la place de la Norvège je serais encore allé plus loin parce que justement je suis très riche.

3/ La France ou la Belgique ne peuvent pas réussir :
a) La Belgique a des problèmes internes qui fait que le consensus il auront du mal à l’obtenir à moins que le roi ait le droit de l’imposer ?
b) La France a des élites corrompues, et les élites honnêtes ne veulent pas siéger au parlement et au Sénat. Franchement pourquoi faire ?
En France, même les éconmmistes compétents on refuse de les écouter car parfois ils se trompent et leur détracteur martelle que X s’est trompé à telle date donc n’est pas digne d’être écouté.

Seule une réforme de la loi bancaire pourra permettre un changement.
Problème : à qui va-t’on faire confiance puisque TOUS les économistes sont selon les détracteurs des filous ?

4/ L’Etat sauve les banques pas pour leur beaux yeux mais pour des raisons économiques.
Beaucoup d’entreprises et de ménages dépendent étroitement de ces banques que ce soit au niveau des dépôts ou des prêts accordés.

5/ Sur le plan géostratégique, en théorie il est toujours possible de refuser de rembourser les sépculateurs étrangers.
Dans la pratique les sommes en jeu sont si importants que concrètement cela va être difficile.
En effet, comment la France va-t’elle expliquer le refus de remboursement des autres actionnaires alors qu’elle est membre de l’OMC.
Comment la France pourra t’elle renier sa signature, gage dit-on de son sérieux ? Je ne vois toujours pas.
Et enfin, les mesures de rétortions auront elles les contre mesures adéquates ?
Je rappelle que par rapport aux pays scandinaves, l’économie française est nettement plus dépendante du marché international...
La France n’a pas beaucoup de ressources naturelles et aux dernières nouvelles, personne ne veut travailler en France.
Chaque fois qu’un immigré à le choix, il préfèrera aller dans les pays anglosaxons ou en allemagne et la France est loin derrière.
Or, ce sont ces élites qui permettront à un pays d’avancer...

Bref
Ce n’est pas parce que vous avez de bonnes idées, et de mon point de vue personnelle ce sont de bonnes idées, que cela va dire qu’on va pouvoir les appliquer...

Au risque de me répeter, seule une réforme de la loi bancaire pourra permettre un changement.

 
Cordialement

Leo Le Sage
(Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


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