Gilles Pradeau Gilles Pradeau 16 août 2006 11:15

« Comité d’experts » est une mauvaise traduction. C’est d’ailleurs un peu le même problème que pour « lobby ». Ce sont des pratiques qui viennent des anglo-saxons, qui n’ont pas eu le temps de s’acclimater en France pour qu’on leur trouve un équivalent français.

Je suis en fait très réticent pour comité d’experts, car on ne sait pas de quoi ils sont experts, on ne sait pas d’où ils viennent, quelle est leur marque politique. Un think-tank a généralement une affiliation à un parti politique. Pour les Franco-français, je crois que ça sonnerait bizarre « un comité d’experts proche de l’UMP ».

Généralement, les gens embauchés pour ces études sont soient indépendants (cabinets d’étude) soit universitaires. Mais le fait qu’ils soient choisis par un think-tank réduit de fait le pluralisme de l’expertise, elle a un ton précis et particulier (et surtout avoué).

Mais c’est guère différent d’un plateau télé pour un débat. Vous remarquez plus ceux qui sont présents que ceux qui sont absents. Et pourtant les absents du débat, ceux qu’on n’a pas voulu inviter sont tout aussi importants. Mais l’effet plateau vous donne l’impression d’un total pluralisme, presque sans limite. Loin de la réalité pourtant. Et des oppositions bien souvent binaires dans les débats pourraient en fait être divisées : apparaitraient alors 4 versions différentes, mais cela stresserait le spectateur d’avoir autant de choix. Un peu comme une présidentielle en somme.


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