njama njama 17 septembre 2012 11:01

@ l’auteur
On comprend mieux à présent la réticence d’Israël [...] Mais bien parce que ces massacres seraient l’œuvre au noir d’une société secrète, cabaliste, certes anti-talmudique et rejetée de la maison-mère, mais in fine, peu ou prou, juive !

N’est-ce pas un raccourci un peu trop facile ? et une conclusion trop hâtive ?
Certes des documents attestent que des Dönmeh noyautent fortement la hiérarchie du « Mouvement des Jeunes Turcs », mais il est très difficile de faire la part des choses entre l’influence « juive » (d’un mouvement religieux anti-talmudique considéré comme hérétique) et l’influence « franc-maçonne » proprement dite. Franc-maçonnerie de plus affiliée au Grand Orient, très laïque, contrairement à d’autres loges purement juives du type B’nai B’rit (fondée en 1843 à New-York) . Voir aussi de l’importante influence de l’Haskala qui s’inspirait de la philosophie des Lumières.

Bref, les influences sont multiples ... et les Dönmeh ne sont pas eux-mêmes une « secte » homogène

voir Histoire des Juifs à Salonique (surnommée La Jérusalem des Balkans)

ceux que les Turcs surnommèrent Dönme, c’est-à-dire renégats eux-mêmes divisés en trois groupes * : les Izmirlis, les Kuniosos et les Yacoubi , formèrent une nouvelle composante de la mosaïque ethno-religieuse salonicienne.

* + ou - suivant leurs conditions sociales > voir ici études sur les sabbatéens de Salonique de J. Néhama « Sabbataï Cevi et les Sabbatéens de Salonique » qui estime qu’en 1902 la communauté sabbatéenne comptait environ 10.000 âmes.

Les Juifs de Salonique connurent à partir de la seconde moitié du XIXe siècle une véritable renaissance. La régénération vint des Juifs francs, les Frankos, c’est-à-dire les Juifs venus à cette époque des pays catholiques et plus particulièrement les Juifs de Livourne en Italie. Elle s’inscrivit dans un contexte général d’ouverture des Balkans au modernisme occidental qui draina vers le monde ottoman techniques et idées nouvelles.

La Haskala, mouvement de pensée juif inspiré du Siècle des Lumières, toucha le monde ottoman à la fin du XIXe siècle après s’être propagé parmi les populations juives d’Europe occidentale et orientale. Ce sont les mêmes qui parachevaient le renouveau économique de Salonique qui s’en firent les messagers.


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