Saul 3 octobre 2012 16:33

Pour que la crise de la zone euro prenne fin il faudrait que les pays actuellement en crise financière améliorent leur situation au point de pouvoir emprunter sur les marchés financiers à des conditions voisines de celles de l’Allemagne ou un tantinet moins favorables de la France, et qu’ils n’aient donc plus besoin de financements publics des autres pays membres de la zone euro ou de ceux de la BCE qui n’a pas le droit de financer les Etats en zone euro. Dans l’immédiat et pour résoudre leurs difficultés, pour que  ces pays puissent bénéficier de ces financements publics ou de la BCE, ils doivent se soumettre à un cadre conditionnel où ils doivent appliquer un cure d’austérité connue sous le nom de « dévaluation interne », c’est ce que font actuellement la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie.  La France initie aussi ce processus, mais très légèrement comparativement à ce que font la Grèce, le Portugal où même l’Espagne où les dévaluations internes deviennent importantes. Il y a parait-il  deux types de crises de solvabilité qui peuvent apparaître pour un pays : La crise de solvabilité budgétaire et la crise de solvabilité extérieure, moins connue, qui est liée à la balance des paiements.  La Grèce, le Portugal et l’Espagne connaissent actuellement les deux crises de solvabilité et si j’en crois ces deux études de Natixis ne sont pas prêtes d’en sortir même en prenant en compte les aides attendues de la BCE et du MES.

http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65460

 http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65572

 Ainsi la Grèce, par exemple, doit de l’argent à la France, c’est-à-dire au contribuable français, et à la BCE, c’est-à-dire au contribuable européen. C’est argent n’est pas considéré comme perdu pour la France ou la BCE car la Grèce est supposé pouvoir le rembourser un jour.  La réalité est que la Grèce ne pourra pas rembourser ses dettes ou qu’il faudra qu’on lui prêtre toujours de l’argent pour qu’elle puisse rembourser ses dettes tant qu’elle restera dans la zone euro. Le Grexit n’a pas encore eu lieu mais l’argent qui a été prêté à la Grèce doit être considéré comme perdu et pourtant on va encore continuer à lui en prêter car il faut éviter la méga-crise de la zone euro !

 http://www.cepii.fr/BLOG/bi/post.asp?IDcommunique=101

 http://raphael.didier.over-blog.fr/article-le-colosse-grec-a-genoux-109245273.html

 Maintenant, prenons le cas de la France. Sa situation économique est caractérisée par un endettement public de plus en plus élevé, plus de 90% du PIB, une désindustrialisation de plus en plus importante, un déficit commercial désormais structurel lié à la désindustrialisation. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que les taux d’intérêt des emprunts de l’Etat français ne s’envolent sur les marchés comme ceux de l’Espagne ou de l’Italie. Pour que cet évènement n’est pas lieu, il faudrait notamment que la balance des paiements de la France redevienne excédentaire et pour cela il faudrait passer de la désindustrialision actuellement en œuvre à la réindustrialisation de l’économie françaises et à la hausse de ses exportations.  Je crains que sans une sortie de la France de la zone euro pour avoir une monnaie plus compétitive cette réindustrialisation du pays s’avère impossible.

Ce qui va se passer, à mon avis, c’est que les dévaluations internes, dont la motivation est que les fourmis de la zone euro n’aient pas à financer les cigales de celle-ci, vont plonger la zone euro en récession prolongée avec l’impossibilité de réduire les problèmes d’endettement, faute de pouvoir relancer des activités productives dans les pays en crise. Ce n’est pas comme cela qu’on va pouvoir réparer les dégâts provoqués au fil du temps par  l’absence de taux de change flexibles pour des économies divergentes et les erreurs des dirigeants de certains pays. A mon avis, on assistera à une fin cataclysmique de la zone euro, extrêmement  couteuse parce qu’on aura fait toutes les bêtises qu’il aurait fallu éviter de faire pour retarder cette fin.

 

 

 


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