heliogabale heliogabale 24 janvier 2013 14:02

Le PIB n’a jamais été une mesure de la richesse d’une population...

Le PIB est une mesure indirecte de la vitesse de circulation de la monnaie. Pour que le PIB progresse, il faut que les échanges augmentent. Ça peut être des échanges de biens et services marchands ou non marchands (dans le cas des administrations publiques, dont la principale activité dans une économie dite keynésienne est de fluidifier ces échanges, d’où l’intérêt de la dépense publique et de son corollaire la taxation)

En effet, quand il y a récession, c’est parce que les biens marchands circulent moins bien : une trop forte concentration des biens peut amener à ce cas. La production étant une quantité finie et théoriquement dénombrable, plus une minorité accapare les richesses, moins il en reste pour la majorité. Les cyniques estiment que ce n’est pas un vrai problème. C’est inexact... ils partent du postulat qu’il y aura toujours de la croissance et qu’il suffit de partager les surplus résultant de la croissance pour contenter les pauvres et les riches. Ils omettent cependant le fait que le partage de ce surplus se fait toujours au détriment des plus pauvres, les plus riches captant une part suffisamment substantielle pour que les inégalités de richesse croissent. Nous voilà inscrit un cercle vicieux que seuls de profonds et sanglants bouleversements (peut-être un par siècle) peuvent corriger suffisamment pour faire repartir la machine productiviste.

Le PIB prend indirectement en compte les destructions et l’épuisement des ressources : moins il y a de pétrole, moins il y aura d’échanges, moins il y aura de possibilités d’échanger de la monnaie et plus le PIB diminuera.

Mais la mécanique qui fait passer du constat de l’épuisement et des destructions des ressources à celui de la baisse du PIB n’est pas très claire : c’est une sorte d’hystérésis... la prise de conscience risque d’être violente...

Pourquoi cette hystérésis ? Du fait même de la nature du PIB qui mesure la vitesse des échanges et d’autre part que cette altération de l’écosystème est progressive et non brutale : lorsque une nappe phréatique est polluée en France et devient inutilisable, elle enclenche tout un tas d’activités qui engendreront des échanges qui maintiendront au minimum le PIB global de la France : ça donnera de l’activité à des hôpitaux, des gens déménageront ce qui fera profiter la région voisine etc.

Ainsi, la rupture avec le monde productiviste risque d’être brutale et rapide : il se peut que cela aille de pair avec une diminution de la population...


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