armand (---.---.27.62) 29 septembre 2006 14:23

Les Etats-Unis étaient traversé par des courants contradictoires, comme toute grande puissance, et comme toute puissance son entrée en guerre obéissait à un mélange savant d’intérêts économiques et de mots d’ordre politiques. La citation de Truman ne fait que traduire l’embarras de devoir s’allier à une puissance totalitaire pour en abattre une autre - est-ce vraiment cynique que d’espérer que son « allié » en sorte avec suffisamment de dommages pour ne pas poursuivre son expansion ? On oublie qu’aux côtés du lobby anti-sémite il y eut, surtout après la guerre, une formidable courant pro-soviétique, ce qui explique notamment la virulence de la réaction Macarthiste. Beaucoup de défenseurs des Rosenberg les considéraient comme coupables, mais jugeaient naturel de transmettre des secrets à l’allié, « Uncle Joe » qui avait permis d’abattre le Nazisme. Ceci dit, le sentiment général, en 1942 comme en 1917, penchait plutôt du côté de l’Angleterre (et de la France). Ces discussions occultent néanmoins une vérité dure à accepter : si l’Allemagne nazie n’avait pas envahi la Pologne mais s’était contentée d’enfermer et de supprimer ses juifs et ses opposants chez elle, m’est d’avis qu’aucun état ne lui aurait déclaré la guerre. Et nous en sommes au même point en ce moment dans la scandaleuse indifférence qui entoure les exactions de plusieurs états totalitaires dans le monde.

Un dernier point : on peut faire un parallèle avec la Guerre de Sécession : guerre pour libérer les esclaves ? pour préserver l’Union ? Ou pour imposer des tarifs élevés sur les producteurs du Sud et avantager les industriels du Nord ? Il n’empêche que l’esclavage a été (mal) aboli, l’Union préservée (une bonne chose, sans doute) mais au prix de 600 000 morts.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe