Asblarf Asblarf 28 juin 2013 02:19
Merci kergen pour cet article, lequel m’a par ailleurs poussé à m’inscrire sur Agoravox après plusieurs années passées en tant que simple lecteur.

Je pense que cette mentalité est ancrée dans la culture française et se transmet par l’éducation. Mon père, en particulier, bien que n’ayant jamais mis les pieds hors de France, qualifie les Français de bons à rien, alors que les autres, évidemment, ils en veulent, ce ne sont pas des assistés, etc. Pendant longtemps j’ai tenu un discours similaire. Un discours qui m’a suivi dans les pays où j’ai vécu jusqu’à ce que je vive au Québec. Quand j’ai vu la ferveur avec laquelle les Québécois défendaient leur culture et leur patrimoine, j’ai été transporté. On peut donc réellement éprouver un sentiment vif ET positif à l’égard de sa patrie. C’est un constat qui m’a frappé, comme un coup de poing dans la gueule. Les Québécois dépensent leur énergie à produire de la culture de grande qualité. C’est beau à voir, et extrêmement enviable.

Depuis je ne cesse de me demander comment susciter chez mes compatriotes ce sentiment d’appartenance, de fierté, l"engouement pour la France, ce pays qui, comme l’Italie, transpirait il n’y a encore pas si longtemps un art de vivre qui le rendait sain et qui lui était propre.

Nous avons visiblement perdu la foi, cette vision collective qui devrait nous transporter, nous motiver au-delà des obstacles. On nous a enseigné et nous enseigne encore les fautes de la France avec qui dépasse l’entendement. Qu’en est-il de sa grandeur, de ses forces Alors, du coup, chaque individu tente de se démarquer de cette image gerbicide de la France que l’on nous a vendu. Au lieu de contester et de refuser la dégradation de la nation, on préfère sauvegarder l’image de soi. 60 millions d’individu contre le seul peuple français. Difficile de faire le poids.

Cela va bientôt faire 10 ans que je vis hors de France. J’ai étudié en Suisse, au Québec, travaillé en Ecosse et voilà maintenant 2 ans que je vis aux Etats-Unis. Dans tous ces pays, les locaux avec qui j’ai pu interagir avaient un amour pour la France bien plus grand que n’importe lequel des Français que j’ai rencontré. C’est profondément affligeant, car j’adore parler de la France, de ce qui me manque, des endroits que je connais, des différences régionales. Non, impossible, la France ça pue la merde, ne m’adresse pas la parole, sale fasciste.

Il m’aura donc fallu presque 10 ans pour réaliser à quel point j’aime la France, j’aime la douceur d’y vivre, notre dolce vita à nous, j’aime ce qui fait de la France un pays fin, son Bordeaux, sa liberté d’expression, mais j’adore aussi sa beaufitude et son Pastis.

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