Robert Biloute Robert Biloute 17 août 2013 14:22

La science a pour mission de démêler du mieux possible le vrai du faux. Elle sait qu’elle ne peut approcher cette « vérité » que de manière asymptotique, et avec grande prudence : en se fiant toujours aux observations, qui doivent avoir le dernier mot. Une seule observation rigoureuse et vérifiée peut remettre en cause une théorie centenaire.
En plus de ce devoir de « progressisme » (ré-étudier les théories dès qu’une observation valable la contredit), elle a de ce fait également un caractère nécessairement conservateur : si l’on changeait les théories à la moindre objection/ la moindre observation supposée et non vérifiable, ces théories n’aurait aucune substance et ne serait que des formes chaotiques ne décrivant rien que nos fantasmes. Alors justement, parceque les hommes sont ainsi, parceque les scientifiques sont aussi des hommes, la science doit nécessairement avoir des garde fous, par exemple attendre une mesure incontestable, et pas juste un ou des témoignages, pour remettre en cause une théorie qui donne par ailleurs de bons résultats prédictifs.
Pour les évènements rares, il n’est pas étonnant de voir la prudence scientifique jouer à plein : tant que la fréquence et les méthodes d’observation ne sont pas suffisantes, on peut théoriser pour le plaisir, on peut avoir raison avant les autres, mais tout comme un tribunal on a besoin de preuves incontestables pour prendre réellement les choses au sérieux et en tirer les conséquences, encore heureux.


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