Christian Labrune Christian Labrune 28 août 2013 17:12

Ce qui est écoeurant, ce n’est pas le principe d’une intervention militaire : au Mali, elle s’imposait et elle semble avoir réussi. Ce qui est écoeurant, c’est le caractère tout à fait aventureux et improvisé de l’entreprise. On fait une guerre pour se défendre, ou pour renforcer sa position lorsqu’il y a une menace objective ; on ne fait pas une guerre pour « punir ». Cela n’a aucun sens. Or, j’entendais encore il y a moins d’une heure répéter qu’il ne s’agissait pas de faire tomber Bachar el-Assad (on sait trop bien ce qui le remplacerait immédiatement), mais seulement de lui donner une petite leçon, comme on prend à part un gamin turbulent dans un coin de la cour de récréation, pour le sermonner et lui faire les gros yeux.

S’il ne s’agit pas de faire tomber le dictateur parce que sa chute serait pire que son maintien, la seule solution réaliste (mais horrible à formuler !), ce serait de lui donner un coup de main pour qu’il puisse en finir rapidement avec les jihadistes. Au lieu de cela, on fera tout ce qu’il faudra pour rendre l’issue du conflit intérieur encore plus incertaine et lointaine, ce qui reviendra à alourdir encore le bilan humain.

La seule entreprise qui pourrait se justifier en la circonstance, ce serait de créer les conditions d’une intervention belliqueuse de l’Iran et d’en profiter pour ratatiner le régime des mollahs et ses prétentions à la bombe atomique. Ce qui se passe actuellement avec l’usage des neurotoxiques montre bien que dans cette région du monde, quand on a des armes, et quelque abominable que puissent être les effets de leur utilisation, on n’hésite pas à les employer. Disposant de l’arme atomique, l’iran des fanatiques n’aurait aucun scrupule à en faire usage. Eradiquer définitivement la menace iranienne, ce serait la chose la plus urgente à entreprendre, mais un prétexte est nécessaire. La situation actuelle permettrait de le faire surgir, mais on peut tout de même douter que ce soit là l’intention cachée des coalisés. Tout cela ressemble plus à l’aventure libyenne, laquelle s’est soldée par un bilan des plus négatifs.


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