Bertrand Loubard 8 septembre 2013 16:28

Au nom des pays de l’Union européenne, réunis le 07/09/2013 à Vilnius en Lituanie Catherine Ashton a déclaré : « Le monde ne peut rester les bras croisés ».

Ne croyez pas que cet élan de sincérité bien compréhensible, l’émotion spontanée de cette Communauté Internationale, amie des peuples, soient destinés aux martyrs des génocides rwandais et congolais. Non, c’était à propos de la crise Syrienne, bien évidemment.

Car le »Plus jamais ça"….cela se mérite… !. Il faut avoir le droit de l’invoquer, au nom de certaines victimes innocentes (dont l’évocation du sang ne doit pas êtres souillée pas celle du sang d’autres victimes, « moins » innocentes, au sens « orwellien ») ….. ! Le « devoir de mémoire » se convoque d’une façon sélective, ne se brade pas…Il faut le mériter … !

Parmi la Communauté Internationale (,amie du… etc…) ce devoir de ne pas « rester les bras croisés » s’est toujours manifesté, suivant diverses formes dans presque chaque pays, mais suivant les opportunités, bien entendu.

En France, par exemple on se souvient de la guerre d’Algérie et du « bras d’honneur » récent du vice-président de l’UMP Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense, le 01/11/2012 au ministre algérien Mohamed Cherif Abbas (ministre des anciens Combattants).

De même pour la Belgique dont il ne faut pas rappeler l’œuvre civilisatrice au Congo où les mains étaient, en toute justice, coupées, justement, pour que les nègres s’attaquent au travail à « bras raccourcis ».

Le peuple allemand, lui, a le droit de rappeler à l’humanité le caractère inhumain, cruel et dégradant de l’usage honteux de l’ypérite et des chambres à gaz, lui qui a connu le régime nazi qui les a utilisés à « tour de bras ».

L’Angleterre n’a pas oublié Lord Kitson et la guerre Mau-Mau pour soutenir le « bras armé » de Kagamé qu’est le M23.

Mais, actuellement, il est évident qu’avec Susan Rice nous sommes en bonne main, nous saisissons à « bras-le-corps », sa proposition de "regarder ailleurs" qu’au Rwanda ou en Ouganda quant il s’agit de la RDC. Avec Samantha Power, nous resterons les « bras ballants » ne voyant que des effets collatéraux dans nos interventions humanitaires mais des génocides dans les réactions de nos « ennemis ».

Mary Robinson sera directe avec Kigali. Elle sera polie et ferme : sans être accueillie à « bras ouverts » elle dira cependant à Kagamé : "S’il vous plaît, Monsieur, veuillez accepté les excuses de Monsieur Ban Ki Moon".

Il n’y a certainement pas de coordination dans l’advenue des atrocités qui se commettent simultanément de par le monde. Il n’y a que les rapports qui en sont faits qui sont parfaitement planifiés, synchronisés. Il faut que les crimes de guerre que nous commettons soient présentés comme légitime défense préventive, dans la presse « mainstream ». Celle-la même qui occulte d’une manière simultanée les crimes contre l’humanité que nous commanditons à nos tchi-tchi boys.

Combien encore de Kibého, Guernica sans Picasso. Combien encore de Tingi-Tingi, « Nuits et Brouillards » sans Ferrat.

Ils ne sont pas resté les bras croisés, tant de morts les bras en croix.


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