Senatus populusque (Courouve) Courouve 4 octobre 2006 23:53

Effectivement. Les athées, libres penseurs et autres rationalistes sont les grands absents.

Le Monde n’a trouvé rien de plus urgent que de faire un chat avec ... Tariq Ramadan !

Toute cette affaire, et les précédentes (Caricatures, Opéra de Berlin, propos du pape), nous ramènent à l’Ancien Régime et rendent actuels les propos du personnage de Beaumarchais :

« Je me jette à corps perdu dans le théâtre ; me fussé-je mis une pierre au cou ! Je broche une comédie dans les mœurs du sérail ; auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule : à l’instant un envoyé ... de je ne sais où se plaint que j’offense dans mes vers la Sublime Porte [les Turcs], la Perse, une partie de la presqu’île de l’Inde, toute l’Égypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d’Alger et de Maroc : et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l’omoplate, en nous disant : « chiens de chrétiens » ! Ne pouvant avilir l’esprit, on se venge en le maltraitant. [...] Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours [...] je lui dirais ... que les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours ; que sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. [...] pourvu que je ne parle en mes écrits, ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs. » De Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (1784), V, iii.


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