panama (---.---.198.59) 26 octobre 2006 12:46

Les colonies, c’est aussi l’ouverture sur un autre monde, des autres peuples, des autres civilisations. L’affiche de l’exposition coloniale de 1931

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montrait l’autre France : Afrique, Amérique, Asie.

Vous montrez bien la dichotomie entre la théorie de la « mission colonisatrice » de la République, qui fut réelle : infrastructures dont les hôpitaux, arrêt des guerres tribales, protection des peuplades minoritaires, et celle l’opinion publique, pour qui les colonies sont à la mode, rien de plus, et à la rigueur font partie de la grandeur de la France au sens le plus prosaïque.

Certes, des abus il y en eu, et des scandaleux. Mais relisez « un barrage contre le Pacifique » de M. Duras, un témoignage sur la vie dans les provinces oubliées des colonies, et des rapports entre colons et colonisés. Un témoignage sur la misère des uns et des autres.

Passé la deuxième guerre, le cartièrisme a poussé la France a ne pas assumer ses responsabilités vis à vis de ses colonies. L’heure était à la reconstruction et à la participation au grand boom économique du nouvel ordre mondial.

La France ne pouvait plus, ne voulait plus financer ses territoires lointains. On a choisi l’indépendance des colonies parce que ça coûtait moins cher, en argent, en énergie, et en hommes dont la France des trente glorieuses avait tant besoin.

La France s’est repliée sur elle, sur « son » modèle gaulois et voltairien. Elle a oublié la diversité des cultures, des civilisations, des couleurs et des religions.

Le processus a pris une année en Afrique noire, et deux guerres impopulaires en Asie et en Afrique du nord.

Et maintenant, notre bonne conscience du pays des droits de l’homme ne veut se souvenir que du côté sombre de la colonisation. C’est pratique, cela permet d’oublier qu’en 1930, la plus grande star du music hall était noire, dansait presque nue sur scène en Artemis africaine, et chantait « j’ai deux amours, mon pays et Paris ».

Mais quel scandale ce serait de part et d’autre, si en 2006, une chanteuse noire chantait « Douce France » !

Cela permet d’oublier que la France dans ces années là célébrait la diversité des hommes réunies dans une idée commune de la civilisation.

La colonisation française aurait dû évoluer vers une grande association francophone, fédérale et égalitaire. C’était sans doute plus facile de donner une pseudo-indépendance à des pays qu’on appelera bientôt : tiers-monde.


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