Johan Johan 6 novembre 2006 19:20

A Tous,

Merci a certains de mes habitués préférés d’Agoravox d’avoir commenté cet article. Les articles de B Dugué me font souvent réagir, et son billet sur le capitalisme fordien m’avait déjà interpellé.

Pour être le plus synthétique possible, il me semble que quelle que soit la forme (que l’on se justifie par la Raison, Dieu, le sens de l’Histoire, un Idéal...), l’Homme a vocation à se déterminer tant individuellement que collectivement.

L’individualisme et le corporatisme empêchent aujourd’hui toute gouvernance commune. A ceux ci s’additionnent au niveau des Etats par la concurrence interétatique qui conduit inexorablement à une dérégulation et à tout effort sur les bénéfices non comptables apportés à la société.

http://www.agoravox.fr/tb_receive.php3?id_article=10470

L’Economisme va au contraire donner des signaux positifs : croissance (occultant les externalités et les inégalité de répartition). Ces signaux sont la poudre aux yeux qui constitue la rhétorique de domination de la poignée d’oligarque et de financiers qui ont des intérets convergents, une organisation et une détermination sans concurrent sérieux.

Mon article visait à surmonter le vide idéologique apparent de l’Economisme. En réalité, l’Economisme n’est pas un nihilisme. Il est seulement impulsé par des personnes amorales, ou qui agissent via des structures amorales (sociétés ; banques : votre argent travaille, mais savez vous pour qui ?).

Plutôt que d’attaquer l’Economisme sur son absence d’idéologie, il serait plus opportun de frapper sur son socle idéologique, qui est camouflé tant bien que mal. Les idéologies : religions, grands courants comme le Communisme, le racisme, nationalisme, mondialisme, anarchisme (bref, les -ismes)... sont mal vus.

Critiquer le soi disant « apolitisme » de l’Economisme serait contre productif. Au contraire, s’appuyer sur les trahisons des valeurs dont il se revendique pourrait porter un coup décisif, et recentrer le débat sur cette impératif essentiel : la possibilité, voire et le droit et le devoir pour l’Homme de choisir son destin.

Notre époque voit le triomphe de la résignation et du fatalisme des masses, de l’euphorisme des leaders et de l’aveuglement des intellectuels.

http://perso.orange.fr/sos.philosophie/alain.htm

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Journaliste, Alain fut aussi un penseur de la politique. Il faut que les citoyens exercent un contrôle sur le pouvoir grâce à leurs représentants élus. Le pouvoir tend toujours à la tyrannie parce qu’il est adulé. Les puissants aiment leur puissance et l’abus du pouvoir est le fruit naturel du pouvoir. « Tout peuple qui s’endort en liberté se réveillera en servitude » et Alain ajoute : « Le tyran peut être élu au suffrage universel et n’être pas moins tyran pour cela. Ce qui importe n’est pas l’origine des pouvoirs, c’est le contrôle continu et efficace que les gouvernés exercent sur les gouvernants. » Tout État conjugue monarchie, aristocratie et démocratie. Si l’exécutif doit être monarchique (car ses décisions exigent de la rapidité), le législatif aristocratique (il faut discuter les lois en groupe), le pouvoir de contrôle doit être démocratique. Le peuple doit avoir le droit de déposer ses dirigeants immédiatement s’ils ne conduisent pas les affaires selon l’intérêt du plus grand nombre. En ce sens tout peuple a la responsabilité de sa liberté car il faut avoir le courage de « rompre les chaînes du consentement qui sont les vraies chaînes. »


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