pog15 19 février 2016 23:54

Bonjour à tous,En tant qu’ancien polytechnicien maintenant à la retraite, j’ai été sollicité par un personnage haut en couleur, me demandant d’étudier un système mécanique présentant « un mouvement perpétuel » avec production d’énergie positive (donc de masse comme aurait dit ce regretté Einstein, la personne en question est un industriel très « pratique » ayant déposé une multitude de brevets et ayant ce que je puis dire « l’intelligence des mains » et aussi de la tête, mais sans connaitre pour autant les fondamentaux scientifiques actuels, qui pourraient d’ailleurs varier (pourquoi pas ) dans le futurJ’ai donc fait un boulot de vulgarisation à deux niveaux : dans un premier temps en essayant de lui faire comprendre le second principe de la thermodynamique, et dans un second temps en utilisant le théorème de l’énergie mécanique totale.Mais aussi, je lui ai envoyé le texte de notre docteur en chimie dont il est question ici et je lui ai aussi dit quelles étaient mes critiques concernant cet article, que je recopie ici, c’est vraiment de la vulgarisation.


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Mon avis : il y a beaucoup à redire sur cet article, en particulier, par exemple, les électrons ne tournent pas autour du noyau de l’atome (ceci est un modèle facilitant la compréhension), c’est de la mécanique quantique : les électrons sont dans  un état d’énergie stable et lorsqu’ils sont dérangés, (par une réaction chimique ou physique) ils changent d’état d’énergie et de fonction d’onde et changent d’état quantique (illustration par l’effet photoélectrique par exemple)

 

Quant aux planètes qui « tournent indéfiniment » et « perpétuellement », on peut être d’accord à l’échelle humaine, mais ceci est faux à l’échelle cosmique, bien que la rotation des planètes semble infinie, elle ne l’est pas du fait que même dans l’espace, il y a toujours une légère perte d’énergie, (émission d’énergie électromagnétique et plus récemment émission aussi d’ondes gravitationnelles)

Ainsi, par exemple, la lune s’éloigne de la terre de quelques centimètres par an..

 

Voici un article, une fois de plus lié aux « frottements, même indirects » (tiré de Science et vie)

Rappelons d’abord qu’effectivement, la Lune s’éloigne. L’installation de réflecteurs laser lors de la mission Apollo 11, en 1969, a permis de mesurer que notre satellite – situé à quelque 384 400 km – s’éloigne de 3,8 cm par an. En cause  ? Les phénomènes de marée créés par la Lune, et dans une moindre mesure par le Soleil, qui déforment la Terre et provoquent son ralentissement. Ces marées libèrent en effet de l’énergie mécanique par frottement des océans sur les fonds marins, une dissipation d’énergie qui participe au ralentissement de la Terre… et agit sur le système Terre-Lune.

Un système isolé dans le vide spatial, dont le moment cinétique (la “quantité” de mouvements liés à la rotation de l’ensemble des deux globes) est “conservé” selon un principe physique établi  : quand la Terre décélère, le moment cinétique de la Lune associé à son mouvement orbital augmente en compensation, ce qui se traduit par son accélération sur son orbite et, donc, son éloignement. Et cet éloignement est constant, comme en témoignent les relevés de l’heure des éclipses observées depuis l’Antiquité.

 

On remarque aussi dans cet article que la terre ralentit aussi… alors bien sûr à l’échelle humaine, ça ne se voit pas.

 

Pour les écolos, notons par ailleurs que l’utilisation d’hydroliennes ou d’éoliennes contribueraient aussi au ralentissement de la vitesse de rotation de la terre : on n’a jamais rien sans rien en terme d’énergie.

 

Quant à la vie sur terre, elle disparaîtra totalement dans quelques milliards d’années lorsque les réactions thermonucléaires du soleil passeront de l’hydrogène et du deutérium  à l’hélium, le soleil se transformera alors en étoile rouge dont le diamètre englobera l’orbite de la terre, alors là on pourra vraiment parler de réchauffement climatique à hauteur de plusieurs milliers de degré.

 

Donc de même, la vie n’est pas un phénomène perpétuel CQFD

  Ce que j’appelle en terme d’énergie le « on a rien sans rien », est décrit par le second principe de la thermodynamique, que je ne formalisai pas ici, mais disponible sur wikipedia si ça vous intéresse. 


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