soi même 23 août 2014 18:37

Étant donnée votre point de vue convaincus de votre raisonnement , je vous porte à votre connaissance un extrait de conférence tenu par RUDOLF STEINER qui est parue sous le titre :

LES EXIGENCES SOCIALES FONDAMENTALES
DE NOTRE TEMPS
, Après cette lecture , je souhaitais bien de votre part un commentaire, qui perpétrai de se fait d’aller plus loin qu’un simple échange de point de vue !

extrait de la HUITIÈME CONFÉRENCE DORNACH, 13 DÉCEMBRE 1918
( Cela est tout à fait conforme aux lois qui régissent l’évolution de l’homme moderne. Souvenez-vous de ce que j’ai exposé comme étant la caractéristique extérieure de l’aspiration de l’homme d’aujourd’hui. Il
aspire à reconnaître ce qu’il est, ce qu’il vaut en tant qu’être humain, quelle force est la sienne, quelle est sa dignité d’être humain. Il aspire à se contempler lui-même pour trouver enfin une image de son propre être. Or il est impossible d’arriver à une image de l’être humain en se cantonnant dans le monde sensible, car l’homme ne se réduit pas à ce monde, il n’est pas seulement un être sensoriel. Aux époques de développement instinctif où on ne se pose pas la question de l’image de l’homme, de la dignité ou de la
force humaines, on peut ignorer le fait que, pour connaître l’être humain, il faut sortir du monde sensible et regarder dans le monde spirituel, qu’il
faut faire connaissance avec le monde suprasensible au moins intellectuellement, sous quelque forme que ce soit, comme c’est le cas à notre époque de conscience. Mais la réaction inconsciente chez nos contemporains et chez les hommes dont j’ai décrit les pensées sociales, est celle que le candidat à l’initiation doit surmonter consciemment : c’est la peur de l’inconnu sur lequel il faut poser le regard. Peur, manque de courage, lâcheté, voilà ce qui domine l’humanité moderne. Et si celle-ci affirme que
l’économie est l’évidence qui est la cause de tout, c’est parce qu’elle a peur de ce qui est invisible, de ce qui n’est pas palpable. Et ce refus d’approcher ces choses, cette volonté de les éviter, cette peur, font qu’on les tournes en idéologie, en Fata Morgana
(mirage). C’est la peur qui engendre cette attitude. La conception sociale moderne n’est qu’angoisse, appréhension devant tout ce que j’ai caractérisé aujourd’hui devant vous. Bien des personnes qui, dans cette aspiration à une conception sociale moderne se montrent très courageuses, ont peur et reculent lâchement devant le monde spirituel qu’il leur faudra pourtant bien affronter d’une manière ou
d’une autre pour apprendre à connaître l’homme. Ce qui se manifeste dans les philosophies socialistes actuelles est pur produit de la peur.
C’est à partir de ce point de vue qu’il s’agit d’envisager les choses. Car l’homme moderne doit apprendre à connaître trois sortes de choses.
Comme je l’ai expliqué la dernière fois, ces choses sont différenciées selon les régions, ouest, centre et est, mais de quelque manière que ce soit, les hommes sont guidés vers elles conformément aux lois naturelles. Même si seul l’initié est capable de voir ce qui est présent dans ces trois points, tout homme moderne soucieux de comprendre la structure économique devra progressivement parvenir à le percevoir, à le ressentir et l’admettre dans son intellect, même s’il ne le voit pas de ses yeux. En premier lieu, l’homme doit acquérir un sentiment clair ou tout du moins une représentation intellectuelle claire des forces qui dans l’univers sont celles du déclin, les forces destructrices. Parmi les forces que l’on étudie volontiers — et l’on se trompe parce qu’on ne s’y intéresse qu’en raison de la sympathie qu’elles nous inspirent —, on trouve justement celles qui édifient. On ne veut toujours que construire, construire et encore construire. Mais dans le monde, il n’y a pas qu’évolution ou construction, l’involution et la déconstruction
existent aussi. Nous-mêmes, nous portons en nous des forces de déconstruction. Notre système nerveux évolué, notre système cérébral est pris dans un processus constant de déconstruction. Ces forces de déconstruction sont dans le monde, et il faut que l’homme se familiarise avec elles.Sans préjugés, en toute objectivité, il doit se dire : Sur la voie ouverte par cette époque, au cours de laquelle l’âme de conscience doit pleinement s’éveiller, ce sont les forces de déconstruction qui sont justement les plus
actives. Il arrive parfois qu’elles se concentrent, qu’elles se consolident, et c’est alors que se déclenchent des événements comme ceux que nous avons vécus au cours de ces dernières années. L’humanité assiste alors à une concentration des forces qui’ sont cependant omniprésentes en temps normal. À notre époque, l’homme doit posséder une connaissance claire de ces choses, qui ne doivent pas rester inconscientes et instinctives. Il se détourne volontiers des forces de désagrégation, de mort, des forces paralysantes, mais en les fuyant, il s’aveugle et n’apprend pas à collaborer à l’évolution.
La deuxième chose que l’homme doit savoir et qui le fait également fuir, c’est que dans cette époque de développement intellectuel, donc à
l’ère de l’âme de conscience, il lui faut absolument réussir à trouver pour son être un nouveau centre de gravité en quelque sorte. L’évolution basée sur les instincts lui avait donné un centre de gravité, jusque dans les pensées. Et il croit être bien campé sur le sol ferme des conceptions, des représentations qui lui viennent par le sang, par ses origines, etc. Or, désormais, il ne le peut plus. Il doit se dégager de ce sur quoi il s’appuyait et qui s’est
élaboré instinctivement. Il doit en quelque sorte se mettre au bord du précipice, sentir le vide, le gouffre au-dessous de lui, parce que c’est en lui qui lui faut trouver le centre de son être. Cela le fait reculer, il a peur.
Et la troisième chose est la suivante : s’il veut évoluer vers l’avenir, l’homme devra apprendre à connaître, dans toute sa puissance, l’impulsion de l’amour- propre, de l’égoïsme. Notre époque est faite pour expliquer à l’homme que lorsqu’il s’abandonne à sa nature, il est un être égoïste. Et pour triompher de l’égoïsme, il faut d’abord en étudier toutes les sources dans la nature humaine. L’amour n’est que le contraire de l’égoïsme. Il faut franchir l’abîme de ce dernier si l’on veut connaître la chaleur sociale qui est censée pénétrer la société d’aujourd’hui et de demain, surtout si l’on veut en acquérir une connaissance pratique et non seulement théorique. Approcher ce sentiment que le candidat à l’initiation voit clairement près du gardien du seuil, lorsqu’il pénètre dans le monde suprasensible, remplit également l’homme d’effroi, car il comprend qu’il n’est pas possible d’entrer dans cette époque, qui devra nécessairement engendrer une structure sociale, autrement que par l’amour, qui n’est pas amour de soi-même, mais amour de l’autre, intérêt pour l’autre. Les hommes ressentent cela comme un feu dévorant, comme quelque chose qui les consumerait, qui les ravirait à eux-mêmes, en les dépossédant de leur égoïsme, de leur droit à l’égoïsme. Et de même qu’ils fuient le monde suprasensible, dont ils ont peur parce qu’il leur est inconnu, ils fuient l’amour parce qu’ils le ressentent comme un feu dévorant. Dans le domaine social, à l’heure où il faut préparer les impulsions spirituelles, les hommes, justement pour se détourner du suprasensible, ferment les yeux et les oreilles devant la vérité de ce monde,en démontrant par exemple par le marxisme et la pensée prolétarienne corrompue d’aujourd’hui qu’on doit se baser sur la réalité palpable, ce qui est exactement contraire à la véritable tendance de l’évolution de l’humanité. Eh bien, ils font exactement la même chose dans le domaine de l’amour, ce qui s’exprime jusque dans leurs paroles tendancieuses. On construit des idéaux qui sont contraires à ce qui vit en réalité dans l’évolution de l’humanité et qu’il faudrait rechercher.Lorsque parut en 1848 le Manifeste du parti communiste de Karl Marx, la première, la plus importante démonstration de la conception prolétarienne moderne, on y trouvait déjà ces paroles que chacun peut lire aujourd’hui dans tout ouvrage socialiste : « Prolétaires de tous les pays,unissez-vous ! »Lorsqu’on a un peu le sens des réalités, on est inévitablement gagné par un sentiment singulier et paradoxal à propos de ces mots. Que signifie en effet « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » ? Cela signifie : Agissez ensemble, les uns avec les autres, soyez frères, soyez camarades ! C’est de l’amour ! Que l’amour règne entre vous ! La tendance se manifeste, dans le tumulte, mais comment ? : Prolétaires, soyez conscients que vous êtes mis à part dans l’humanité, haïssez les autres, tous ceux qui ne sont pas prolétaires ; que la haine soit l’impulsion de votre union ! D’une étrange manière, amour et haine sont couplés, on aspire à une union basée sur la haine, alors que celle-ci est le contraire de l’union ! Seulement, on ne le remarque pas, parce qu’aujourd’hui on est très loin de relier ses pensées avec la réalité. Mais il s’agit bien de la peur de l’amour, cet amour qu’on affiche en même temps qu’on l’évite, parce qu’on recule d’effroi, on tremble devant lui comme devant un feu dévorant, alors même qu’on proclame ces paroles qui sont devenues le slogan du mouvement socialiste. Ce n’est qu’en pénétrant la réalité grâce à la science spirituelle qu’on pourra obtenir des éclaircissements sur les forces à l’œuvre dans le présent, et qu’il nous faut connaître afin d’y prendre consciemment notre place. Il n’est pas si aisé d’observer les pulsations qui traversent l’humanité aujourd’hui. La science de l’esprit est nécessaire pour cela. Ce fait ne devrait pas être négligé. Seul celui qui saura prendre ces choses suffisamment au sérieux aura la juste attitude au sein de ce mouvement de science spirituelle. )



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