René Job (---.---.131.252) 23 novembre 2006 19:39

@ Alain Lambert

Monsieur le Sénateur,

S’enrichir consiste uniquement à :

1/ disposer d’un capital initial. Les formes du capital sont au nombre de trois parfaitement combinables entre elles :

a/ Le capital matériel : les biens meubles et immeubles disponibles (pour faire simple) ;

b/ Le capital culturel : votre niveau d’éducation, de savoir et d’informations diverses ;

c/ Le capital social : les relations sociales, c’est-à-dire les réseaux d’entre aides et de cooptation desquels vous participer ou non.

Le tout se résumant en un facteur « confiance ». Car le crédit, c’est-à-dire l’octroi de financement repose essentiellement sur la confiance accordée ou non à un moment donné.

2/ Avoir un bon concept ;

3/ Employer des gens compétents au meilleur prix possible.

4/ Avoir de la chance ;

De la résulte votre enrichissement personnel ou non.

Si nous étions dans une économie parfaite, chacun aurait la possibilité de tenter sa chance. Mais nous ne sommes pas dans une économie parfaite. C’est pourquoi l’État doit intervenir pour corriger, inciter, impulser, rediriger.

Merci aussi de ne pas professer des contre vérités : les amortissements font l’objet de dotations défiscalisées. Théoriquement les entrepreneurs devrait allouer les sommes ainsi défiscalisées au réinvestissement ultérieur en les plaçant sur des comptes rémunérés pour lutter contre l’érosion monétaire et produire un accroissement du capital placé afin de disposer d’une somme plus importante in fine. Dont l’objet premier est de permettre l’investissement.

Les entreprises à l’heure actuelle sont en pleine dérive. Il est pour elles plus intéressant de faire du résultat financier ou exceptionnel que du résultat d’exploitation. Les marges des opérations sont significatives. Un bon placement rapporte plus en un trimestre que des opérations de production-distribution-diffusion lourdes à gérer et toujours incertaines. Les méventes et les stockage ont des coûts importants.

La mondialisation et les gains de productivité accentuent ces phénomènes. C’est tout.

Les entreprises cherchent le profit et roulent pour elles-mêmes, c’est leur définition exacte.

Les salariés ne sont que des fournisseurs de service, c’est tout. Et les États idem. Les contribuables sont là pour faire des efforts en leur faveur s’ils veulent de la création d’emplois chez eux.

Si ces dernières années, on parle de plus en plus d’entreprises citoyennes y compris dans les rangs des droites, ce n’est pas pour rien.

Personnellement, hormis les entreprises créées par l’État, je ne vois pas en quoi les autres sont citoyennes ou non. Elles consomment des services publics. Elles paient leur part de contributions, c’est tout. L’erreur consiste à leur donner des subventions multiples et variées. Çà encourage, en réalité, les mauvais gestionnaires et les combinards. Au détriment des bons entrepreneurs.

Le bon entrepreneur est celui ou celle qui aime son entreprise. Il ou elle ne la voit pas simplement comme un objet à revendre au meilleur prix. Les salariés sont des collaborateurs qui sont associés aux résultats : c’est la notion d’équipe qui prime. La croissance des activités de l’entreprise est un plaisir personnel et collectif.

Mais pourquoi voulez-vous qu’un chef d’entreprise se crève à jouer franc-jeu quand il voit que les politiques favorisent les arnaqueurs titrés de toutes sortes qui s’intitulent « chef d’entreprise » ?

Croyez-vous que la distribution des subventions aux copains et que la garantie des contribuables soit propices à une gestion saine des entreprises ?

Je dirai que les profits des spéculations financières devraient être mieux imposés. Et les profits issus de l’exploitation moins imposés. Les profits exceptionnels devraient être examinés de très près, au cas par cas pour voir ce qui est légitime et ce qui ne l’est pas.

Quant aux banques que vous mettez évidemment tout de suite hors champ : on devrait regarder ce qu’elles font exactement pour les entreprises françaises. Ce qu’elles font de l’épargne française. Quels services rendent-elles à des firmes étrangères qui cherchent à racheter des entreprises françaises bien portantes... Beaucoup de questions qu’on aurait bien voulu voir traitées par un sénateur de la République.


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