César Castique César Castique 26 juin 2015 17:33

@Vincent O


Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Vous me présentez un Robert Sapolsky qui abonde dans le sens qui vous arrange, en disant les choses qui l’arrangent, lui, en allant dans le sens de sa vision du monde. Mais vous n’êtes pas lui, et je ne peux donc pas vous opposer les objections que ses propos m’inspirent.

 

Vous ne pourriez rien produire d’autre, à l’appui de ses thèses, que le fait qu’il soit professeur de biologie et de neurologie. Or, depuis que j’ai lu, « Dans le château de Barbe-Bleue », de George Steiner, que le prix Nobel 1965 « Jacques Monod a formulé publiquement la question que tant d’autres posaient en privé : faut-il persévérer si la génétique doit divulguer, sur la différenciation des races, des secrets dont la portée morale, politique et psychologique nous déborde ?  », j’ai tendance à me méfier des savants qui enferment leur science dans des préjugés idéologiques.

 

Et ceux qui s’expriment, dans « votre » film, à commencer par Peter Joseph, appartiennent à cette catégorie d’allumés qui croient encore à cette « aptitude de chaque homme à devenir un être fraternel pour les autres » que le psychosociologue Eugène Enriquez enterre – l’aptitude, donc – dès la deuxième phrase de son essai le plus connu, « De la horde à l’Etat »

 

Alors venons-en plutôt à ce que nous connaissons par nous-mêmes. Vous reprenez la vieille antienne du rejet de l’allogène pour cause de crise économique. En réalité, les difficultés conjoncturelles ne font qu’exacerber l’incongruité de la présence de ceux qui ne devraient pas être là, avec leurs « têtes d’ailleurs ».

 

Il y a une trentaine d’années, à peu près tout le monde admettait l’existence d’un seuil sociologique estimé à 10-12 %. Le politiquement correct a eu raison de ce concept, mais dans l’intervalle, ce seuil a été explosé dans de nombreux quartiers, villes et régions. Il fallait être ensuqué à l’universalisme républicain pour croire que cette amorce de Grand Remplacement serait sans conséquences.

 

Par ailleurs, le rejet est loin de se manifester seulement là où la crise frappe le plus durement, puisqu’il apparaît dans la plupart des pays d’Europe, y compris les plus favorisés, comme le Danemark, l’Allemagne, où Pegida a fait une première percée électorale, la Suède, les Pays-Bas, pour ne rien dire de la Suisse qui, grâce à la démocratie directe, fait figure de pionnière depuis un demi-siècle dans la lutte contre la surpopulation étrangère

 

Alors voilà. Vous allez continuer à croire que la nature humaine, observable sur des milliers d’années, n’existe pas, et à le propager. Moi, je vais continuer à y recourir pour interpréter des réalités qui n’ont pas d’autres explications que le clanisme, la territorialité et le rejet instinctif des *EUX* par les *NOUS* et pour penser un modèle de société non chimérique qui offre quelques chances à notre civilisation de survivre en tant que civilisation, plutôt que de connaître le destin de Rome, tel que le décrivait le sociologue Francesco Alberoni, dans le quotidien « Il Giornale » du 5 avril :


 « Avec la chute de l’Empire romain, sont arrivés les peuples barbares, hordes de prédateurs, capables seulement de saccager les cités, ne sachant ni cultiver ni construire. Leur domination s’est prolongée pendant plusieurs siècles sous le signe de guerres continues, de la misère et de violences. »

 

Et le temps presse : ils poireautent à Vintimille, ceux qui ne savent ni cultiver ni construire.


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