César Castique César Castique 29 juin 2015 11:14

@Boogie_Five

« Mais où veux-tu en venir exactement ? »


A ceci, que le peuple tunisien a, comme tous les autres peuples du monde, suivi sa trajectoire et qu’il en est le résultat. Cela fait que la Tunisie n’est pas plus un pays européen que la Sicile n’est une île maghrébine.

Depuis la conquête arabe. le Maghreb n’a rien connu de comparable à la Renaissance, ni aux Lumières. Sa civilisation est autre, son développement fut autre, ses moeurs et ses codes sociaux sont autres, comme sont autres les codes sociaux des musulmans vivant en France.

Pour en revenir à la Tunisie, si le régime Ben Ali lui a valu des croissances flatteuses, ce fut grâce à une politique à courte vue misant sur des productions pour main d’oeuvre faiblement qualifié - ce que les laudateurs de l’exemple tunisien, nous avaient caché - et sur les exportations à destination de l’U.E., dont la demande n’a pas suivi.

Sur le plan politique, je pense qu’il faut attendre deux ou trois élections législatives pour juger de la qualité d’une démocratie confrontée à des problèmes d’emplois et de développement, que les difficultés plus immédiates contribuent à occulter. Le taux de chômage était de 15 % en 2014, et, chaque année, 100’000 jeune supplémentaires arrivent sur le marché du travail...

Pour ce qui est de la coupure de l’Europe entre le Nord et le Sud, elle est tout aussi effective que celle de l’Italie. Les Allemands parlent non sans mépris du Club Méd’, et, en Europe du Sud, la renvoi au nazisme est constant tant dans les caricatures, que dans les grands titres des médias. 

Ce qui fait que je suis très sceptique quant aux possibilités d’aménagement d’un espace méditerranéen dont bien des dirigeants comptent davantage sur l’exportation de leur jeunesse en Europe que sur les responsabilités de réformes ambitieuses bien éloignées de la culture gouvernementale du moindre effort (intellectuel).

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