Baltha 18 juillet 2015 13:35
« Régulièrement, on entend cette petite musique à propos de ces fonctionnaires, planqués, paresseux et bien payés. » 

Précarité des fonctionnaires
(INSEE, 2013, saufs militaires et emplois aidés) :

FP d’Etat (FPE) : 2,075 M dont 0,546 M non titulaires (26,31 %)
FP Territoriale (FPT) : 1,879 M dont 0,426 M non titulaires (22,67 %)
FP Hospitalière (FPH) : 1,153 M dont 0,317 M non titulaires (27,49 %)

Toital : 5,107 M dont 1,289 M non titulaires (25,24 %)

Globalement, 1 fonctionnaire sur 4 n’est pas titulaire de son poste, ne bénéficie donc pas de la sécurité de l’emploi, de droits à l’ancienneté, d’avancement en échelon, de certaines primes, du choix de son affectation et n’est généralement pas prioritaire pour la formation continue. Et corvéable à merci.

Témoignage perso :
Etant alors infirmier nouvellement diplômé d’Etat, j’ai fui la FPH dans les années ’90 car à l’époque, déjà, j’avais été embauché avec le statut d’auxiliaire, il fallait attendre 2 ans pour espérer passer stagiaire et 4 ans de plus pour être titularisé. Je me tapais tous les mercredis, tous les samedis soirs et lundi matin, ce qui m’amputait largement TOUS les weekends sans toucher la (maigre) prime de dimanche qui était réservée aux titulaires par la direction. Je me suis barré lorsqu’on m’a contraint de travailler à Noël ET le jour de l’an pour quelques euros de plus. Et on me baladait allégrement d’un service à l’autre, me faisant alterner jours et nuits (on peut travailler de nuit en continu, mais faire plusieurs séries de nuits parmi des postes de jour, ça déglingue bien et ça pourrit la vie privée). Et mon sort n’avait déjà rien d’exceptionnel à l’époque...

Voici le shéma de carrière type imposé à l’époque et il suffit de lire les témoignages des sites professionnels pour constater que ça ne s’est pas amélioré depuis lors : suppression de postes, surcharge de travail, flexibilité, tentative de suppression des RTT à l’AP-HP pour imposer 38 H payées 35 H, etc.

Le tout pour être payé avec des billes : en 2010 j’ai été amené à remplacer quelques mois dans la FPH : 1 560 € nets en travaillant 1 week-end / 2 et 1 jour férié / 2. C’était un remplacement de congé de maternité (CDD) et à l’issue, malgré le manque de soignants, il m’a été proposé de recommencer un CDD à 30 Km dans un hosto du même groupement. J’ai dit Niet !

Qui dit manque de personnel dit remplacement à la volée d’un collègue absent sans qui le service ne peut plus tourner à ce stade de sous-effectif, donc rappel au domicile parfois le jour-même.
Ce qui amène un pression psychologique : on se sent obligé de continuer de travailler dans ces conditions pour espérer être titularisé un jour.

Sans compter les nombreux collègues en arrêt de travail, pas pour « convenances personnelles » si chers aux propagandistes-fossoyeurs de la FP, mais pour troubles musculo-squelettiques ou burn out, apanages des soignants lorsque les conditions délétères de travail sont méprisées.







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