Lire Jacques Caplat pour éviter les déductions car c’est son boulot que d’accompagner la conversion du monde agricole.
« Dans le système contraint de l’Europe aujourd’hui, on a peu de variétés adaptées à la bio et on connaît mal le système des cultures associées. On part donc d’un système peu performant en bio.
Mais même dans ce cas, les études à l’échelle planétaire (1) indiquent que si l’on transformait l’agriculture mondiale en bio, les rendements globaux augmenteraient. On perdrait entre 5 et 20 % en Europe et au Canada, mais on augmenterait de 50 à 150 % dans le reste du monde (aux Etats-Unis le rendement de la bio égale celui du conventionnel). Donc même en ne se remettant pas vraiment en cause en Europe, passer en bio à l’échelle planétaire permet de nourrir neuf milliards d’êtres humains.
Mais il faut aller plus loin. Passer en bio en Europe signifie-t-il juste supprimer la chimie ? Non, je vous l’ai déjà expliqué. On peut être plus performant en bio qu’en conventionnel.
Par exemple, l’école d’agronomie de Rennes a mené une étude sur la surface nécessaire pour nourrir la métropole de Rennes. Première hypothèse, le scénario tendanciel : consommation actuelle et agriculture conventionnelle. Ils en déduisent qu’il faut cultiver un anneau de 15 km au delà des limites de Rennes pour nourrir la métropole. Deuxième scénario, on passe en bio, on fait un peu d’agriculture urbaine et on consomme moins de viande - car de toutes façon bio ou pas bio notre système carné occidental n’est pas généralisable à la planète. Dans ce cas, il suffit d’un anneau de huit km autour de Rennes pour nourrir la ville. C’est quasiment deux fois moins de surface en bio qu’en conventionnel. »
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