Pale Rider Pale Rider 20 janvier 2016 09:06

Je suis d’accord avec Jaja et Cevennevive : ce dessin est dégueulasse. De la part d’un « journal » donneur de leçons de démocratie, attiser le racisme (qui fonctionne en mettant tout le monde dans le même sac ; ici : « tous les Syriens sont des violeurs »), ce devrait être poursuivi pour incitation à la haine raciale.
Idem pour le dessin présentant le Dieu auquel Charlie ne croit pas en le traitant d’assassin qui court toujours. Ce n’est vrai que pour le dieu des djihadistes, pas pour celui de l’immense majorité des musulmans qui sont les premières victimes de ces impies qui se présentent comme religieux (comme les pharisiens de l’Evangile). Ce n’est plus du tout vrai pour le Dieu des chrétiens, le christianisme étant la religion la plus persécutée au monde (Corée du Nord et Arabie saoudite en tête, avec le silence complice de nos autorités).
Charlie est un torchon dégueulasse pour une autre raison : l’an dernier, après les attentats, les cloches de la cathédrale de ma ville ont sonné en l’honneur des membres de Charlie assassinés. Et voilà que les survivants crachent à la gueule de ceux qui ont rendu hommage à leurs collègues. C’est infâme.
Maintenant, je vais gueuler contre ma propre chapelle. Quand le dessin sur Dieu-assassin est paru, qu’a trouvé à dire le président de la Fédération Protestante de France, François Clavairoly : « Il y a une continuité dont on peut se réjouir de sorte que la liberté de la presse est bien assurée dans ce pays. » Ce morceau d’anthologie (sur le plan linguistique et diplomatique...) me rappelle Magali Noël dans la chanson de Boris Vian : « Fais-moi mal, Charlie, Charlie, Charlie, envoie-moi au ciel. » Je me demande si Clavairoly est vraiment croyant si c’est ainsi qu’il accepte de voir traiter le Dieu en qui il est censé croire. Que Charlie ait le droit de publier des saloperies, à la rigueur. Mais on n’est pas tenu d’en redemander.
Moi, en tant que chrétien, je suis scandalisé de ce dessin sur Dieu qui 1) est insultant envers tous les croyants ; 2) témoigne d’une inculture religieuse accablante ; 3) décrète souverainement que toute croyance est disqualifiée en tant que telle ; 4) se dispense d’une analyse sur le fond de ce que Guillebaud appelle « la croyance devenue folle ». Or, tous les croyants ne sont pas fous, et très peu sont assassins.
Mais Charlie, ce n’est ni Camus ni Comte-Sponville. Juste un ramassis de plumitifs haineux sur lesquels je n’irai plus pleurer. Amen. smiley


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