armand armand 17 janvier 2007 22:38

Je crois qu’on oublie, dans ce débat, le facteur culturel dans le sens le plus large. Tout d’abord, il est un fait que dans beaucoup de cultures méditerranéennes, on apprend aux petits mâles que pour être un « vrai » il faut se sentir capable de casser la gueule à l’importe quel mec, à b...r n’importe quelle femme. Ce n’est pas nécessairement une constante arabo-musulmane : si on étudie les bandes de jeunes irlandais, immigrés de la 2nde génération, dans les grandes villes US au début du XXe siècle on trouve, à s’y méprendre, le même phénomène, tournantes y compris. Plus généralement (et on n’était pas encore à l’époque de la crise économique)ce qui était valorisé c’était la force physique, le courage dans les bagarres ; on rêvait d’épouser une bonne petite catholique pure, et toute autre femme était une proie. De plus, on méprisait la communauté d’’à côté, les noirs bien sûr, mais aussi les juifs, jugés timorés physiquement et trop intelligents à l’école ou dans les affaires. Une constante qu’on a remarquée lors des émeutes des banlieues d’il y a un an : l’absence totale de jeunes filles, ce qui enlève à ces violences tout alibi purement économique.

Or, dans la société moderne, la réussite est déterminée par deux facteurs, l’exellence dans les études et l’acharnement au travail. Dans les deux cas cela passe par ce que les sociologues anglophones appellent la « deferred gratification », le fait de remettre à plus tard sa satisfaction personnelle. Dans certaines communautés, notamment les asiatiques qui se sont emparé de plus de la moitié des places à l’Université de Berkely, par exemple, un « jeune » c’est d’abord un « étudiant » qui travaille dur. Sans parler des traditions moins favorables aux études dans certaines communautés, on subit l’effet dévastateur d’une sous-culture, venue des ghettos américains et disséminée par les médias, qui valorise le prédateur, la consommation, la satisfaction instantanée et les instincts de bas étage. C’est du reste, assez suicidaire de voir à l’école que celui qui travaille bien c’est un « bouffon », alors que le proxénète ou le dealer force l’admiration.


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