Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 31 mars 2016 21:21

@marmor

Qui se sent capable de relever le défi, etc....

D’abord il ne s’agit pas d’un défi, les grands entrepreneurs ne raisonnent certainement pas comme les petits parieurs des hypodromes, ou des joueurs de Casino, c’est un exemple.

Ils disposent d’une armée de conseillers financiers qui travaillent pour eux, et Tavarès n’a certainement pas du échapper à la règle générale des managers de très haut niveau, pour la plupart formés dans les grandes centrales (université, grandes écoles, puis stages aux USA de préférence, dans les banques c’est beaucoup plus préférable encore), où ils apprennent le métier de la finance et surtout la gestion et le brassage de sommes astronomiques.

Leur fonctionnement mental n’est pas celui de monsieur le pékin moyen, ils se hissent de par leur formation qui le leur apprend, au dessus de la masse.

Ils sont l’Elite et ne l’oublient pas un seul instant de leur respiration. La mentalité du manager de haut vol comme les deux Carlos, n’ont même rien à voir avec le manager ordinaire des sociétés que l’on peut rencontrer tous les jours.

On ne les voit jamais, sinon dans leur cercle très fermé et innateignable. Ils sont une coterie et pratiquent l’entre-soi. Alors relever une société en faillite, ils ne font pas d’exploit particulier, ils font des choses très simples qu’ils ont apprises dans les écoles de la haute finance. Ils budgétisent. Ils se projettent non pas dans le temps long, mais à très court terme. Ce ne sont pas eux d’ailleurs qui réalisent les tâches les plus importantes, ils ne sont là que comme des courroies de transmission des donneurs d’ordre, et comme une pyramide de Ponzi, cela redescend vers le bas de la pyramide.Ils ont à leur disposition des relais bancaires importants, et généralement non basés en France.
 De l’argent, du cash, ils en auront si nécessaire et d’autant plus que les forces dynamiques de l’Euro et du Dollar ne sont basées que sur du vent, le dollar qui coule à flots de la planche à billets.

 Pas de prouesses exceptionnelles, pas de sacrifice personnel, juste une aliénation mentale à un fonctionnement particulier qui ne demande pas grand chose en investissement personnel mais qui par contre exigera beaucoup de la part de l’autre facette du fonctionnement : le reste des personnels de la société. Ce reste-là, évidemment c’est le joker qu’il aura en main. Ou le joker -les ressources humaines - le personnel qu’il a a sa disposition s’inclinera devant ses décisions la plupart du temps drastiques pour relever la société, ou alors se révoltera. Il aura donc, toute latitude pour faire en sorte de mater ce personnel indocile.
Qu’aura-t-il produit de sa matière grise ? Pas grand-chose, puisque le gros du travail, ce sera les collaborateurs qui le lui fourniront.
Qu’aura-t-il produit de ses mains ? Peut-être le travail de ses doigts pour passer des coups de fils et écrire des mails.
Tavarès ou autre prototype du manager capitaliste aura surtout une fonction de négociateurs. Ce n’est pas désagréable comme travail, plutôt un « public relations ». Partout, cocktails très mondains, repas dans les plus grands restaurants, conseils d’administrations, parties de golf, de polo, de tennis, voyages à l’autre bout de la terre, les décalages horaires, oui, cela peut gêner, mais enfin !
La vie de monsieur Tavarès ou un autre, ne doit être la plus désagréable qu’il soit.
Mais ce degré de responsabilité très édulcoré par la fonction, mérite-t-il de telles rémunérations ? Bien sûr que Non !
Et lorsque je vois des petits patronnets à la tête d’une ou de deux succursales montés au hasard des circonstances, baver d’envie devant et s’ébaudir de ces prototypes, je suis partagée entre la pitié et le rire.
Cela me rappelle les jeunes entrepreneurs au début des années quatre-vingt qui considéraient Bernard Tapie comme un héros des temps modernes !


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