Layly Victor Layly Victor 2 mai 2016 12:21

Cher auteur

Félicitations pour votre courage.
Vous faites une comparaison de la situation actuelle avec le 1984 d’Orwell et, sur ce point, je ne suis pas tout à fait d’accord.
La dictature de la Pensée Unique d’aujourd’hui n’est pas de même nature.
Dans 1984, la pensée unique imposée par le Parti est une dictature populiste. On veut convaincre le peuple et l’embrigader, par le soutien à la guerre « patriotique » et par l’amour de Big Brother qui est présenté comme un héros populaire. Orwell était témoin du nazisme, du fascisme et du stalinisme qui fonctionnaient sur ce mode. L’appel au peuple était impératif.
La Pensée Unique de notre époque n’est pas de même nature. Le peuple est balayé, ignoré, écrasé moralement et culturellement, disqualifié. Il est établi clairement que seules la bourgeoisie et la finance internationale existent.
Les héros de la propagande stalinienne ou nazie étaient des héros populaires, par exemple Wang Wuei en Chine ou le héros de « et l’acier fut trempé » en Russie. Le cinéma était un art populaire et la propagande qu’il véhiculait rendait hommage au peuple, comme le célébrissime « quand passent les cigognes » qui a tant fait pleurer dans les chaumières (avec l’inoubliable Tatiana Samoilova).
De nos jours, le cinéma populaire a été complètement écrasé. Ce ne sont que bagarres de gangsters fricards et histoires de cul de la classe dominante. Le festival de Cannes est devenu un festival de glorification de la pensée unique bourgeoise.
La dictature de la Pensée Unique s’exerce à travers des médias, des institutions de l’Etat, des grandes écoles, de l’enseignement, des collectivités. Il n’est plus besoin, comme dans 1984, de réprimer le peuple, puisqu’il a été mis hors jeu.
Le seul danger qui subsiste pour le système est dans les livres qui n’ont pas encore été détruits et dans certains profs qui s’obstinent à inciter leurs élèves à réfléchir.
Ce que je dis est développé dans les excellents livres :

Jean-Christophe Ruffin : Globalia
Jean-Claude Michéa : l’empire du moindre mal
Jean-Claude Michéa : le complexe d’Orphée

Cordialement

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