Christian Labrune Christian Labrune 16 juin 2016 13:23

 » ce qui est en France le révélateur d’une société sclérosée et arcboutée sur des institutions qui n’ont pas su (voulu) évoluer ?

@Anthrax

C’est précisément parce que la société a beaucoup évolué, et dans le sens le plus désastreux, qu’on en est arrivé là. Le plus simple bon sens imposerait de n’accorder les diplômes qu’à ceux qui ont acquis certaines capacités indispensables à la poursuite des études. Il y a cinquante ans, quand on ne savait pas lire ni s’exprimer d’une manière à peu près cohérente à l’écrit, on n’entrait pas en sixième. Ce n’est plus le cas, et ceux qui ne savent pas lire en sixième ne seront guère plus avancés à l’entrée en terminale (j’ai vu, il y a déjà plus de dix ans, des élèves de première « S » incapables de lire un texte littéraire à haute voix). La masse des illettrés empêche, dans certains établissements, les professeurs d’enseigner. Pour beaucoup d’élèves, même français d’origine, la langue des professeurs, c’est du chinois ; il ne comprennent pas grand chose et s’impatientent : pourquoi tant de tortures quand ils ont le sentiment de faire partie des 80% qui ont nécessairement, par décision politique et démocratique, le DROIT d’avoir le bac. Pourquoi sept ans de galère avant d’en arriver là ? Le sens de l’émulation, dès lors, s’inverse. L’élève qui veut travailler et réussir, dans la langue des banlieues, c’est un « bouffon » ; autrement dit, un lèche-cul. Autrefois, il était félicité en en fin d’année à la distribution des prix ; aujourd’hui, ses petits camarades le coinceront volontiers dans un couloir pour lui faire payer sa réussite par les plus mauvais traitements.
L’école existe encore, mais la seule formation qu’elle assure en bien des endroits, c’est celle qui permet de fabriquer des lâches et des imbéciles.


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