ticotico ticotico 14 août 2016 08:54

@oscar fortin


Fidel, prophète... ou héritier ?
 
Pour comprendre les motivations de Fidel, remontons à son père, né en Galice, 
Angel Castro quitta la misère espagnole, en s’enrôlant moyennant finances 
dans l’armée coloniale à la place d’un fils de bourgeois. Démobilisé en 1899, 
à l’âge de 24 ans, il resta à Cuba, commençant comme ouvrier pour la United Fruit. 
27 ans plus tard, à la naissance de Fidel, il était l’un des plus grands propriétaires 
terriens de l’Oriente cubain.

Les biographes divergent sur les modalités de cet enrichissement, mais s’accordent 
sur la personnalité de l’homme. Angel Castro était rusé, violent et parfaitement dénué 
de scrupules. Il régnait sur son latifundio de Biran de manière féodale, payant ses ouvriers 
avec des coupons n’ayant de valeur que dans sa propre boutique. Les rumeurs d’associés 
spoliés et payés d’un peu de plomb n’ont jamais été confirmées, faute de témoins.

Fils du patron et d’une domestique plus jeune de 30 ans, Fidel fût envoyé dans 
une « famille d’accueil » à l’âge de 4 ans et ne fût reconnu par son père que 13 ans 
plus tard quand il se maria avec Lina Ruz, à la mort de l’épouse légitime. 

Longtemps traité de batard, mal accepté par les grands bourgeois en tant que nouveau 
riche, Fidel a accumulé les traumatismes pendant son enfance et sa jeunesse. Son désir 
de revanche l’a poussé, non pas à libérer Cuba, mais à en devenir le propriétaire, 
poursuivant ainsi l’oeuvre de son père. A travers ses expériences agricoles désastreuses, 
il s’est comporté comme un latifundiaire incompétent.

Sa façon de disposer du peuple est identique à celle d’un seigneur de droit divin. 
Les cubains qui sont revenus d’Angola savent que cette guerre n’était pas la leur, 
les médecins envoyés à l’étranger pour des dollars, ne l’acceptent que parce qu’ils ont, 
pour beaucoup d’entre eux, le projet de ne pas revenir. Les tours de garde absurdes 
pendant la nuit, les journées de travail « volontaire obligatoire » (non payées), l’escuela 
al campo pour la jeunesse... tout cela témoigne de cet esprit de grand propriétaire. 

Quant à la « transmission familiale » de la propriété au petit frère... est-ce une 
conséquence de l’embargo ou de cette conception latifundiaire ?

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