Taverne Taverne 22 septembre 2016 12:44

@Jean Keim

Effectivement, le mot conscience n’existait pas à l’époque de Descartes. Je l’ai signalé dans un de mes articles et c’est peut-être là que vous l’avez lu. Donc, quand il disait « je pense donc je suis », par « je pense » il disait « j’ai conscience » comme le prouve la définition très large qu’il donne de la pensée.

Pour l’ego, il me semble difficile de souscrire à la thèse de l’illusion de sa consistance, puisqu’il est une construction, une structure personnelle, variable selon les individus. Il y a donc bien quelque chose de solidifié malgré la durée. En revanche, l’ego s’illusionne certainement beaucoup sur sa stabilité et son caractère fini. Il est, comme vous le dites, soumis au mouvement. Il est conduit à changer d’opinion selon les circonstances (mais ne veut pas trop accepter cette idée qui le fragilise).

Je pense que le Je et le Moi sont distincts : dire « je t’aime » et dire « moi, je t’aime », cela n’a pas le même sens. La première formulation est sincère, alors que la seconde implique l’égoïsme.

Le Je est dans l’instant, le Moi s’efforce d’être dans une certaine permanence qui se veut rassurante. Nous avons besoin du Moi pour prendre des décisions sinon nous serions tout le temps dans l’incertitude. Le Je exprime, le Moi s’affirme (comme dit Pascal).

Le Moi établit une certaine confiance, le Je est la dimension de l’intuition.

Cet article est loin de régler la question qui suscite encore bien des questionnements.


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