Taverne Taverne 9 novembre 2016 22:04

@Pierre JC Allard

Je suis étonné de constater autant de ponts entre nos deux articles. Vous parlez d’identité et de persistance rétinienne. J’ai une théorie là dessus. Je pense que les premiers hommes ont amorcé leur conscience par la persistance rétinienne de l’animal chassé (résultats des longues journées à suivre du regard la bête) jusqu’à ce qu’un jour, ils soient parvenus à voir l’esquisse de la forme de l’animal sur la paroi de la grotte et à terminer le dessin puis à le reproduire. ça, c’est la première étape.

Seconde étape : à force de travailler ses représentations visuelles, l’homme s’est mis à se souvenir de situations déjà vécues, visuellement parlant. Dans une situation revécue, une image souvenir de lui-même accomplissant la même action dans le passé lui est revenue et il prend conscience alors du lien entre celui qui a fait et celui qui fait en cet instant (l’identité propre) : c’est lui qui a accompli ce geste autrefois, c’est lui - le même être, puisqu’il s’en souvient - qui le reproduit aujourd’hui. Ainsi est née l’identité individuelle, par juxtaposition d’images d’actions produites par soi-même. On était alors défini par les actes : on nommait l’autre « celui qui a fait ceci ou cela ».

Ce n’est qu’à l’époque moderne (Moyen-Age, voire avant) que les identités se sont définies par les métiers et les caractéristiques géographiques. Exemple : un village dans un vallon où coule un rivière près d’un bois (schéma classique de regroupement social où l’on trouve tout : le bois pour se chauffer, l’eau, etc.). On eut par exemple : Jean Duval (du val), Louise Dumont (du mont), Jean Dupont (qui habite près du pont), Dupré, Dubois, Dulac, Durand (rang de maisons), et tous les noms de métiers : Boucher, Maréchal, ce qui était pratique parce que l’on se transmettait le métier de père en fils. Sans oublier les équivalents en dialectes, langues locales et patois. Ainsi que des caractéristiques particulières (le boiteux, le borgne, le grand...). Ensuite, il y a eu des variations dues surtout aux nombreuses erreurs d’état-civil (le français restant approximatif).

En gros, mon idée, c’est que l’individu fut d’abord identifié et qualifié pour ses actes (ainsi que par les actes de ses ancêtres), puis pour sa situation sociale et géographique. Or, les noms avaient très certainement une influence sur les personnes qui les portaient.


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